Pierre-Marie Abadie a été officiellement nommé par Emmanuel Macron à la présidence de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), au cœur d’un projet de réorganisation controversé, selon un arrêté publié ce mercredi 6 novembre 2024 au Journal officiel.
Une réorganisation contestée
L’actuel directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA), dont la candidature avait déjà été validée par le Parlement, prendra ses fonctions à partir du 13 novembre. Dès le 1er janvier 2025, Pierre-Marie Abadie présidera la future Commission de sûreté nucléaire et radioactivité. L’Autorité de protection nucléaire (ASNR), autorité unique qui remplacera l’ASN, l’organisme de surveillance de la sûreté nucléaire, et l’IRSN, l’institut expert du secteur. .
Compte tenu des délais serrés entre cette promulgation et la création effective de l’ASNR, l’actuel président de l’ASN Bernard Doroszczuk avait évoqué un calendrier ” tendu “ et des incertitudes à lever comme un manque à gagner de 37 millions d’euros dans le budget de l’autorité.
Un « parfum de conflit d’intérêts » pour les opposants au projet Cigéo
Au printemps, le choix par l’Élysée de la personnalité de Pierre-Marie Abadie, haut fonctionnaire expert en énergie, a été salué par l’IRSN. En revanche, les opposants au projet Cigéo d’enfouissement en profondeur des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, mené par l’ANDRA, y voient un “un parfum de conflit d’intérêts”.
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Mais Pierre-Marie Abadie a promis qu’une fois nommé, il se retirerait du dossier et ne traiterait plus avec Cigéo. «sur l’ensemble du mandat de six ans». Il a également précisé qu’il ne participerait pas « à aucune des discussions et décisions relatives aux installations et décisions qui concernent directement l’ANDRA ».