La seule bonne nouvelle ce mercredi avec la victoire de Donald Trump qui se dessine petit à petit, c’est qu’il n’y aura pas de nouvelle prise d’assaut du Capitole comme en 2020, c’est que Kamala Harris va probablement s’avouer vaincue. Donald Trump ne l’aurait certainement pas fait. La seule bonne chose est que la fracture idéologique du pays ne se transformera pas, dans l’immédiat, en affrontements violents.
On connaît cette polarisation du débat, cette guerre culturellece fossé qui se creuse entre d’un côté le Trumpisme qui s’est radicalisé depuis la dernière fois et de l’autre ce qu’on appelle parfois le Wokisme, une gauche plus sociétale.
En France, on retrouve aussi cette fracture. Ce n’est pas la même chose, c’est d’une autre nature idéologique et philosophique. En revanche, ce qui est frappant, c’est qu’au niveau géographique, on retrouve le même phénomène, la même fracturation des deux côtés.
Hier soir, j’ai passé beaucoup de temps sur le « mur magique » de CNN, une carte électorale interactive. C’est fascinant, car vous pouvez l’étendre, au sein de chaque État, jusqu’au niveau du comté. Fondamentalement, vous voyez souvent les grandes villes en bleu, signifiant démocrate et Harris, et le reste en rouge, signifiant républicain et Trump.
C’est spectaculaire. Par exemple en Géorgie, qui est considérée comme un État clé. Dans le comté de Fulton, où se trouve Atlanta, une très grande ville, 71 % ont voté pour Harris. A quelques kilomètres de là, dans le comté contigu de Carroll, plus rural, Trump est également à 71 %. Deux mondes qui semblent intriqués vus du ciel mais qui sont en réalité radicalement séparés.
En France, tout bien considéré, il y a des traits communs. Prenez les résultats des élections européennes du 9 juin, une élection proportionnelle. Le RN atteint 56% au Barcarèsdans les Pyrénées-Orientales. 53 % à Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais. Alors que si on regarde dans les grandes villes, à Paris le RN n’a fait que 8,5% et 11% à Nantes. Deux mondes aussi.
Les spécialistes américains parleront beaucoup de la fracture américaine. N’oublions pas qu’ici, il y a aussi un sujet, avec cette même question : comment faire fonctionner une démocratie quand on n’a plus rien à se dire ?
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