« Il me rappelle Le Parrain, que j’ai joué dans « Les Affranchis ». Il n’y a pas de structure, tout se fait dans le chaos et la folie. » Quand Elise Lucet reçoit un acteur mythique comme Robert De Niro dans « Envoyé Spécial », ce n’est pas pour parler cinéma… mais politique. Dans une interview exclusive, il expose toutes les mauvaises choses qu’il pense de Donald Trump.
“Trump n’est pas l’oncle excentrique de la famille, c’est une personne dangereuse.” “Pour les New-Yorkais, c’est un idiot.” « C’est une personne endommagée. Et nous l’avons laissé endommager tout le pays. Et accessoirement le monde entier. C’est effrayant !
Robert De Niro n’a pas de mots assez durs envers l’ancien président républicain qui menace de revenir à la Maison Blanche. En 2016, au début de son premier mandat, l’interprète de Chauffeur de taxi un toi Parrain l’a décrit comme “cochon”, de “Vaurien”, d'”escroc”. Huit ans plus tard, il découvre que Trump est “malade”, et qu’il est « le mal incarné ». “Il n’y a rien de bon en lui, rien.” Serait-ce une obsession ? A son âge (81 ans), l’acteur nie, il ne le fait vraiment pas “aucune envie de [s’]prends soin de ça. Mais lui, qui n’était auparavant pas particulièrement engagé en politique, a fait de ce combat sa responsabilité. Comme en avril 2024, lorsqu’il avait donné (à la demande du camp démocrate) une conférence de presse devant le tribunal où comparaissait Donald Trump pour l’affaire Stormy Daniels.
« Ce type nous fait honte, il fait honte à mon pays »
Aux Etats-Unis, où les équipes des « Envoyés spéciaux » ont suivi la dernière ligne droite de la tumultueuse campagne présidentielle, il est difficile aujourd’hui de parler d’autre chose que de politique… Même quand on reçoit une légende du cinéma comme Robert De Niro. Elise Lucet s’est entretenue avec l’acteur à New York, pour une interview diffusée le 5 novembre 2024, jour de l’élection du 47e président des Etats-Unis.
L’acteur est-il inquiet de ce qui se passe dans son pays ? “Oui, il répond sérieusement. Cela inquiète tout le monde ici. C’est terrible. Si malheureusement Trump devient président, il fera ce qu’il a promis. Il autorisera ses équipes à tout prendre en main, pour attaquer les personnes qu’ils avaient repérées.»
“C’est du fascisme, à l’américaine”
“Cela me rappelle Le Parrain dans lequel j’ai joué Affranchis, poursuit-il. Il y a une scène où le jeune gangster joué par Ray Liotta vient me voir et me dit : « Nous nous occuperons d’un tel », et je dis : « Tue-le ». L’autre demande : « Tout de suite ? mais comme je joue aux cartes, je dis : “Ça attendra demain”. Tout dépend d’un caprice. Il n’y a pas de structure, tout se fait dans le chaos et la folie. Et ce sont les gens autour de lui qui sont les plus dangereux.»
Si l’ancien président républicain revenait à la Maison Blanche, De Niro lui promet “une opposition colossale”, plus “légal”. “Il n’aura pas les mains libres, ni ceux qui l’entourent” dit-il.
Une interview diffusée dans « Envoyé spécial » au cœur de l’élection américaine, le 5 novembre 2024.