Arizona, Caroline du Nord, Géorgie, Michigan, Nevada, Pennsylvanie, Wisconsin : c’est ici que se joue l’élection présidentielle américaine ce mardi 5 novembre. Ce sont les swing states, les états pivots, qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre. l’autre à l’issue de l’élection et déterminer ainsi l’identité du vainqueur. Contrairement à d’autres, comme la Californie résolument démocrate ou l’Utah résolument républicain, ils changent régulièrement de mains lors des élections présidentielles, et les scrutins y sont extrêmement serrés. Il n’est donc pas étonnant que Kamala Harris et Donald Trump y aient concentré l’essentiel de leurs efforts de campagne.
Bureaux de vote à États swing fermeture à partir de 1 heure du matin mercredi, en commençant par ceux de Géorgie. Les États communiqueront des résultats partiels peu après la clôture du vote, mais ceux-ci ne détermineront le vainqueur que si l’écart entre les deux candidats est suffisamment important.
Arizona (11 électeurs, bureaux de vote fermés à 3 heures du matin). Pendant longtemps, cet État de Ceinture solaire était considérée comme un bastion républicain. Mais Joe Biden a remporté en 2020 une victoire sans précédent pour un démocrate depuis 1948 – à l’exception de Bill Clinton en 1996. Le passage au statut de swing state résulte de la transformation démographique de cet État frontalier du Mexique, dont la population a été multipliée par sept en soixante ans. . Par ailleurs, comme neuf autres Etats, l’Arizona vote également ce mardi une proposition de référendum visant à protéger le droit à l’avortement.
Caroline du Nord (16 grands électeurs, fermeture des bureaux de vote à 1h30). Donald Trump a remporté cet État en 2016 et 2020, et est bien parti pour récidiver, selon les sondages. Mais l’entrée en lice de Kamala Harris a complètement rebattu les cartes. La Caroline du Nord est un État traditionnellement difficile pour les démocrates, qui n’y ont gagné qu’une seule fois depuis 1980 (avec Barack Obama en 2008). D’autant que les Républicains sont favorisés par la carte électorale, que le Grande vieille fête a soigneusement redistribué à son propre bénéfice pendant des décennies.
Géorgie (16 électeurs, fermeture des bureaux de vote à 1 heure du matin). En 2020, il aura fallu un mois et pas moins de trois recomptages pour que l’État tombe enfin entre les mains de Joe Biden, par moins de 12 000 voix. Une victoire contestée par Donald Trump, poursuivi pour avoir tenté de renverser le résultat de manière frauduleuse, mais remarquable dans un territoire qui ne soutenait plus de démocrate à la présidence depuis trente ans. Ce changement est dû à l’évolution démographique de la Géorgie, et en particulier de sa capitale Atlanta, et à la part croissante de la communauté afro-américaine.
Michigan (15 électeurs, la plupart des bureaux de vote ferment à 2 heures du matin). Cet État industriel du Midwest faisait autrefois partie du Mur bleuces 18 États qui ont systématiquement voté démocrate aux élections présidentielles entre 1992 et 2012… avant que Donald Trump ne l’emporte de peu face à Hillary Clinton en 2016, s’appuyant sur la colère du monde ouvrier du Ceinture rouille. En 2020, Joe Biden a réussi à ramener le Michigan dans le giron démocrate. Mais Kamala Harris est menacée dans cet Etat, qui compte la plus grande proportion d’Arabes-Américains du pays, par les protestations d’une partie de la population contre le soutien apporté à Israël par l’administration de Joe Biden.
Nevada (6 électeurs, fermeture des bureaux de vote à 4 heures du matin). Cet État du sud-ouest a voté démocrate lors des quatre dernières élections présidentielles, mais les sondages indiquent un possible basculement en faveur du Parti républicain. L’élection se jouera avant tout sur le front économique : la reprise post-Covid y a été plus lente qu’ailleurs, et l’État enregistre l’un des taux de chômage les plus élevés du pays. Le vote latino, qui représente aujourd’hui 20 % de l’électorat du Nevada, sera également décisif.
Pennsylvanie (19 électeurs, bureaux de vote fermés à 2 heures du matin). De tous les swing states, c’est celui qui rapporte le plus d’électeurs à son vainqueur. C’est l’État le plus courtisé lors de l’élection, celui dans lequel Kamala Harris et Donald Trump se sont rendus à plusieurs reprises au cours de la campagne et où ils ont tenu leur seul débat, à Philadelphie, en septembre. La Pennsylvanie a été remportée par Joe Biden en 2020, mais par Donald Trump en 2016 et par les démocrates lors des élections précédentes. Les sondages, cette fois, placent les deux candidats dans une situation d’égalité quasi parfaite.
Wisconsin (10 électeurs, fermeture des bureaux de vote à 3 heures du matin). En 2016, Donald Trump a été le premier républicain à conquérir cet État de la Muraille Bleue depuis trente-deux ans. Il a notamment obtenu le soutien des électeurs blancs des comtés ruraux. Quatre ans plus tard, le Wisconsin était de retour dans les rangs démocrates, porté par le vote des banlieues et des femmes. Symbole de l’importance de l’Etat dans la campagne : c’est dans la plus grande ville du Wisconsin, Milwaukee, que s’est tenue en avril le congrès du Parti républicain.