Alors que la neige est tombée de 1200 m d’altitude sur nos massifs l’année dernière en même temps qu’un bon flux de nord-ouest frais et humide, la situation est radicalement inverse ce mois de novembre avec un anticyclone coincé sur l’Europe occidentale accompagné d’une masse d’air remarquablement douce pour la saison. La combinaison d’un temps sec et doux ne permet pas à la neige tombée début octobre de persister. Et nos prévisions ne sont pas optimistes pour les semaines à venir.
Un début de saison très déficitaire en neige
Grave manque de neige au-dessus de Val d’Isère © capturer la webcam
Les chutes de neige sont très faibles au début du mois de novembre dans les Alpes et les Pyrénées. Les premières chutes de neige du mois d’octobre ont fondu et l’enneigement est quasi inexistant en dessous de 3000 m sauf en face Nord vers 2600 à 2700 m. Dans les Alpes du Sud, ce seraient les valeurs les plus déficitaires depuis 2006 (station du Col d’Agnel dans le Queyras). On observe la même situation dans les Pyrénées.
A noter qu’à partir de 3000 m d’altitude, l’enneigement y est bon en raison des fortes accumulations de neige tombées en septembre/octobre. Mais cette neige ne se renouvelle pas du fait de la persistance d’un temps anticyclonique sec. Ce type de temps ne changera pas au cours des 10 prochains jours et pourrait caractériser la tendance générale en novembre et décembre.
Douceur et temps sec : la pire combinaison pour la neige en montagne
Après une année record de précipitations en France, les premières neiges sont tombées début septembre et octobre, laissant espérer un début de saison très blanc. Mais la récidive humide s’est arrêtée fin octobre avec le retour d’un puissant anticyclone qui, depuis, ne lâche plus l’Europe occidentale.
Il n’est pas rare que les premières grosses neiges fondent au cours de l’automne avant que de nouvelles chutes ne reprennent plus tard. Mais dans cette première décade de novembre, les seules sous-couches permettant au manteau neigeux hivernal de s’accrocher ne se sont formées qu’au-dessus de 3000 m. Il ne reste plus rien en dessous, et surtout, nos prévisions n’envisagent pas de changement radical de type de temps avant au moins le 20 novembre.
Ces hautes pressions présentent deux inconvénients majeurs : la persistance d’un temps sec (ni pluie ni neige) et d’un temps très doux en altitudequi a fait fondre la neige d’octobre en dessous de 2600m d’altitude.
Les prévisions de neige sont pessimistes pour les semaines à venir
Une masse d’air exceptionnellement douce en altitude © La chaîne météo
À cette époque de l’année, il n’est évidemment pas trop tard pour constituer un manteau neigeux qui rassurerait les acteurs des sports d’hiver et du tourisme, qui voient le mois de décembre et la saison de ski approcher à grands pas.
Mais à ce jour, hormis le manque de neige constaté, les prévisions ne sont pas encourageantes en ce sens. Le blocage anticyclonique actuel devrait durer jusqu’au 15 novembre environ, et peut-être au-delà, l’air devenant plus froid mais toujours sec. Il y a de l’espoir vers la mi-novembre pour les Alpes du Sud : comme c’est souvent le cas lors des blocages anticycloniques continentaux, des dépressions se forment en Méditerranée. L’une d’elles pourrait toucher le sud-est de la France, ce qui provoquerait de la pluie en plaine et de la neige en altitude. Cette perspective nous paraît tout à fait crédible dans cette configuration, mais elle devra être confirmée.
Pour le reste, il faudrait que l’air polaire maritime descende du nord-ouest pour recouvrir de neige nos autres massifs. Cela pourrait également être le cas après le 20 novembre.
Plus généralement, nos prévisions saisonnières envisagent en tout cas un mois de novembre et décembre avec un déficit de précipitations (pluie et neige) sous l’effet des anticyclones prédominants. Mais comme on peut le constater, des éclats de neige temporaires peuvent encore se produire et survenir juste avant les vacances scolaires.