Le ministère public a également requis une interdiction définitive du territoire français ainsi que l’inscription des prévenus au Fijais, le fichier des délinquants sexuels. Faid Abdellah comparaît depuis lundi devant le tribunal correctionnel départemental de Paris pour viols sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool, vol et escroquerie.
Les faits reprochés remontent au 28 octobre 2022, comme le raconte la victime lundi. Ce soir-là, elle consomme de l’alcool dans un bar parisien où elle a l’habitude. L’estomac vide, elle ne se sent pas bien et tombe. Elle a ensuite été transportée aux urgences de l’hôpital Cochin, dans le 14e arrondissement de Paris.
Réveillé « par la douleur »
Là, la jeune femme s’endort dans son box, avant d’être réveillée « par la douleur ». “J’ai regardé devant moi et là j’ai vu une scène d’horreur”, a-t-elle détaillé. Un homme avait « sa main et deux ou trois doigts enfouis au fond de mon vagin et il faisait des allers-retours extrêmement durs et rapides », a-t-elle ajouté. L’agresseur a ensuite pris la fuite en s’emparant de la carte bancaire de la victime.
Mardi, au début de l’audience, l’huissier a présenté au tribunal les collants déchirés de la victime, percés d’un trou béant au niveau des parties intimes. Les descriptions du suspect données par la victime et le personnel hospitalier ce soir-là convergeaient vers un homme de type maghrébin, mesurant environ 1,80 m et barbu. Lui-même aurait été hospitalisé dans la soirée à l’hôpital Cochin en état d’ébriété.
Interrogé, le gérant du bar a indiqué avoir aperçu cet homme à proximité de son établissement et qu’il s’était comporté “comme un rôdeur malveillant” autour de la victime alors qu’elle était à terre après sa chute. Interrogé mardi matin, le discours de Faid Abdellah oscillait entre « je ne me souviens pas » et plusieurs versions d’un même fait. En larmes, il a fini par demander à garder le silence, répondant de temps à autre aux questions du tribunal.
«Je voudrais garder le silence»
“Qu’est-ce qui est vrai?” La première, deuxième, troisième ou quatrième version ? », a demandé la présidente du tribunal Sabine Raczy, détaillant au tribunal les multiples incohérences dans son discours. “La vraie version est celle que j’ai racontée devant le juge d’instruction, la dernière”, a répondu Faid Abdellah, précisant qu’il n’avait pas “le courage de répéter” les faits. “Je voudrais garder le silence”, a-t-il ajouté.
Au cours de l’enquête, Faid Abdellah a d’abord nié les faits, avant de les reconnaître en toute fin d’enquête. Il avait alors reconnu avoir consommé « de la cocaïne et du cannabis » et violé la victime, estimant « qu’elle aimait ça » et qu’elle « avait l’air heureuse » et « bien ».