Plus de 240 millions d’Américains devraient voter dans les prochaines heures pour choisir le successeur de Joe Biden, même si un tiers des électeurs ont déjà pu faire leur choix, par correspondance, ou par vote anticipé. Une élection qui semble imprévisible. Les sondages, à ce stade, ne parviennent pas à départager Kamala Harris et Donald Trump.
Mais qu’est-ce que le résultat va changer pour les citoyens américains les plus précaires ? A Washington, la capitale fédérale des Etats-Unis, franceinfo a interrogé certains d’entre eux, lors d’une soupe populaire distribuée à deux rues de la Maison Blanche.
Un curry de pois chiches et pommes de terre, accompagné de riz parfumé. Dequan vient d’en manger une assiette entière dans ce joli parc de Washington, malgré le froid du matin. Ce natif de la capitale américaine vit désormais sous une tente et ne sait pas s’il doit choisir entre Trump ou Harris : « Je ne sais pas trop qui je préfère… Je pense que l’un ou l’autre, c’est un peu la même chose. Mon objectif, pour le moment, est plus de sortir de la rue que de voter. »il glisse.
Comme lui, dans ce parc, une centaine de sans-abri font la queue pour prendre un repas chaud, distribué chaque semaine depuis maintenant cinq ans par cette association musulmane. Le symbole saute aux yeux de Sayed, l’un des bénévoles, qui se trouve à seulement 400 mètres du célèbre Bureau Ovale : « Les États-Unis sont une grande puissance, hein ? Un pays très riche. Et voilà : pourtant, à quelques pas de la Maison Blanche, on retrouve tous ces gens qui ont faim et qui dorment dehors.»
“Je pense que cette élection marque un tournant dans l’histoire américaine”dit Nerba qui vit dans la rue depuis quatre ans. Il assure fièrement : « J’ai déjà voté ! Dans les dix premières minutes après l’ouverture du vote anticipé ! Ce fervent citoyen estime que seuls Kamala Harris et le camp démocrate peuvent changer les choses, mais ce n’est pas l’avis de tout le monde ici.
Kelly est enveloppée dans une grande couverture, assise sur un banc : « Je ne voterai pas pour…CComment s’appelle la femme… Melana ? Oh, Kamala… »
«Je ne vais pas voter pour elle. Parce que c’est une femme ! Et je pense que le monde devrait être dirigé par un homme soutenu par une femme forte. Comme Obama et Michelle !
Kelly poursuit : «Je n’aime pas Trump, mais il a déjà occupé ce poste, il a de l’expérience… Il a déjà dû parler avec la Russie. Que va-t-elle dire aux Russes ? Ou en Chine ? Mardi, elle « priera pour le monde ». Et si elle décide de voter, elle dit : “ce sera pour Trump.”