Un conducteur de bus a été braqué avec une arme de poing par un jeune homme circulant en vélo électrique ce mardi matin à Echirolles. Depuis, le réseau a été fermé avec un droit de rétractation exercé par les agents. Pour eux, une nouvelle fois une ligne rouge a été franchie.
“C’est presque tous les jours”
En rentrant au dépôt en bus ou en tramway, de nombreux chauffeurs et contrôleurs sont désillusionnés. Marre des incivilités, comme Mehdi : « C’est devenu récurrent, c’est presque tous les jours. Chaque jour, nous recevons des alertes avec une agression, une insulte, une effraction… Il n’y a plus de limite d’âge, tout le monde peut le faire. Il semble qu’ils expriment leur frustration sur les contrôleurs et les pilotes. Un de ses collègues, qui souhaite garder l’anonymat, explique qu’il est demandé aux agents de “lâcher prise”. Cela consiste à ne pas aggraver une situation en cas d’effraction par exemple, et donc à laisser faire. Malgré tout, des incivilités ont lieu presque tous les jours selon lui.
Georges Garcia, représentant du syndicat majoritaire FO, estime que ces faits sont cette fois trop graves pour lâcher prise : « Il y a une ghettoïsation de la société et Grenoble n’est pas épargnée. Une arme à feu n’est pas une insulte ou une simple incivilité. Nous sommes obligés de réagir pour que la population prenne conscience de ce que nous vivons.»
Rendez-vous à 14h30 avec la direction
Une réunion a lieu ce mardi après-midi entre représentants de la direction et des syndicats, peu optimistes sur la tournure que cela va prendre : « La direction menace déjà de ne pas payer les salariés alors que nous appliquons un droit de retrait pour notre sécurité. Ils ne font pas preuve de solidarité. Peut-être que le réseau ne fonctionnera pas non plus mercredi, j’espère que la direction reverra ses positions“, a déclaré Georges Garcia qui participera à cette réunion.
Les syndicats veulent une police des transports
Parmi les revendications qui reviennent à Grenoble depuis plusieurs années, la mise en place d’une police des transports. Il faudrait selon Mehdi : « Nous avons demandé à plusieurs reprises une police des transports et nous n’avons rien. On a l’impression qu’ils attendent que quelque chose de grave se produise. Nous ne pouvons pas attendre cela, ce n’est pas possible. Nous avons les fenêtres anti-attaque qui nous protègent les conducteurs mais pas les contrôleurs. Ils sont devant le peuple, confrontés à cela et nous ne les protégeons pas. Nous ne pouvons pas. laisse passer ça. Nous avons besoin de personnes à nos côtés pour protéger les conducteurs, les contrôleurs et les utilisateurs car il se passe des choses sérieuses sur le réseau en ce moment. Grenoble est devenu très compliqué à vivre.»