S’embarquant pour son troisième tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, Yves Parlier voit son mât se briser en trois parties le 17 décembre 2000. Contre l’avis de tous, il décide de le réparer et de poursuivre la compétition, au grand risque. de sa vie. Cent vingt-six jours plus tard, affamé et épuisé, il franchit la ligne d’arrivée en héros, à la 13ème place. Un acte de bravoure incroyable pour ce navigateur incarné par Samuel et Bihan Dans Seul (notre avis), téléfilm France 2 basé sur son histoire Robinson des mers*.
Seul : “J’ai beaucoup pleuré…« Samuel Le Bihan et Yves Parlier parlent du nouveau téléfilm de France 2
Télé-Loisirs : Samuel, qu’avais-tu envie de raconter à travers cette histoire ?
Samuel Le Bihan : C’est un film sur le courage, l’histoire d’un homme qui refuse d’abandonner. Pas besoin d’être un passionné de voile pour se laisser prendre par le film, on est dans une autre dimension !
Yves, comment avez-vous réagi en découvrant le film ?
Yves Parlier: J’ai beaucoup pleuré. Depuis vingt ans, j’avais un peu banalisé mon aventure à force de la raconter et je pensais l’avoir digérée. Ce film m’a montré que j’avais tort.
Samuel, Yves Parlier est-il le héros le plus inspirant que vous ayez incarné ?
SLB : C’est sûr ! Tous les sportifs de haut niveau sont des personnes extrêmement honnêtes. Car ils ne trichent jamais, ni avec les éléments, ni avec leur douleur, ni avec leurs capacités. Se mentir est à la portée de tous. Mais pour accepter d’être vaincu, il faut être extrêmement humble et lucide.
PJ : Je ne me considère pas comme un athlète de haut niveau. La voile est une discipline où l’on affronte la nature plus que nos concurrents. Il y a un gros travail psychologique à faire pour être en phase avec son bateau et affronter les éléments, tout en le sauvegardant et en se préservant. Il n’y a rien d’autre à dire, c’est une belle leçon d’humilité.
“Je suis en admiration devant Yves Parlier” confides Samuel Le Bihan, who plays him in Seul sur France 2
Vous mettez clairement votre vie en danger. Mais le film montre que, pour vous, la mort est avant tout un renoncement…
PJ : A terre, les gens sont inquiets, c’est normal. Mais seul sur un bateau, je me sens invincible. Ma passion pour la voile est née en région parisienne, où j’ai vécu, grâce aux récits de marins partis faire le tour du monde en affrontant les tempêtes. Pour moi, lutter pour réparer un mât n’est qu’un rêve d’adolescent ! Plus c’était physiquement dur, plus c’était moralement facile à vivre.
SLB : Il y a des hommes pour qui mourir, c’est être lâche par rapport à sa passion. Yves a tenu ses engagements jusqu’au bout.
Pensez-vous que vous vous reverrez ?
SLB : Je suis en admiration devant Yves. En tant que pratiquant de voile, si j’avais rencontré un gars comme lui étant adolescent et qui m’avait dit « viens avec moi », je serais peut-être devenu skipper. J’ai la mentalité de suivre ce genre de chemin. Nous nous retrouverons pour le départ du Vendée Globe en novembre, et j’espère un jour embarquer avec lui.
PJ : Samuel et moi partageons les mêmes préoccupations en matière d’environnement. Il a créé une entreprise pour recycler les déchets plastiques [Earthwake, ndlr]moi [Beyond the Sea, ndlr] une entreprise pour remorquer des navires tout en réduisant l’empreinte carbone. Pourquoi ne pas parler de tout ça un jour en mer ?
* Publié en 2001 par Robert Laffont.