J-1 avant l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Kamala Harris et Donald Trump jettent leurs dernières forces dans la bataille, notamment en tenant chacun un meeting en Pennsylvanie, l’un des Etats les plus populaires du scrutin, lundi 4 novembre. S’ils sont élus, que feront les candidats le premier jour ? de leur présidence ?
Il est difficile de retracer les premiers pas de la candidate démocrate, car à chaque fois qu’on lui pose la question, elle n’y répond pas clairement, comme sur CNN : « Je vous dirais avant tout que l’une de mes plus grandes priorités est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir et renforcer la classe moyenne. » C’est la première ligne de ce qu’elle appelle sa « to do list », sa liste de choses à faire une fois élue : d’abord des prix plus bas pour la classe moyenne, d’où elle est originaire, comme elle le répète à chaque discours. Elle veut s’en prendre en particulier aux sociétés propriétaires de logements qui, dit-elle, augmentent les loyers des familles qui travaillent.
Pour cela, Kamala Harris aurait évidemment recours à des décrets, comme tout nouveau président. Joe Biden en a signé 17 au premier jour de son mandat, dont un pour empêcher la construction du mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique. En tant que vice-présidente en exercice, Kamala Harris serait surtout, dès le premier jour, dans une dynamique inédite depuis 1989 à la Maison Blanche, lorsque Bush père succédait à Ronald Reagan et poursuivait sur les rails de la précédente administration républicaine.
De son côté, Donald Trump a souvent évoqué son début de second mandat à la Maison Blanche s’il était élu. L’ancien président a indiqué qu’il agirait comme « un dictateur au premier jour ». Il ferait alors deux choses : fermer la frontière, il serait impossible d’entrer aux Etats-Unis sauf légalement, et forer, en référence à la fracturation hydraulique, cette méthode d’extraction de gaz naturel contestée par les défenseurs de l’environnement. Pour le reste, “non, je ne serai pas un dictateur”assure-t-il.
Mais Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises qu’il y aurait une punition, une punition pour ceux qu’il appelle « les ennemis intérieurs » : juges, procureurs, notamment le procureur spécial Jack Smith qui a ouvert une procédure contre lui pour tentative illégale d’annuler les résultats de l’élection de 2020. Le milliardaire souhaite également augmenter au plus vite les droits de douane sur les produits importés, jusqu’à 100% pour les automobiles. La Chine est particulièrement visée. Donald Trump pourrait encore réhabiliter ou gracier les auteurs de l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021. “patriotes”.