Jegou applaudi, les supporters divisés

Jegou applaudi, les supporters divisés
Jegou applaudi, les supporters divisés

jeC’est un retour scruté qui ne pouvait mieux se passer pour l’intéressé : auteur du troisième essai pour le Stade Rochelais qui recevait le Stade Français samedi 2 novembre (35-18), le troisième ligne a reçu une standing ovation. De nombreux partisans scandaient son nom. Situation récurrente lors du tour de la victoire. De forts « Jegou, Jegou » ont pu être entendus dans les tribunes adressés à un joueur considéré comme le meilleur du match.

Oscar Jegou, visé par la plainte d’une femme l’accusant ainsi que le Palois Hugo Auradou de l’avoir violée dans un hôtel en Argentine, attend, sans cesser de clamer son innocence, une audience de non-lieu qui ne cesse d’être reportée. Au stade, il a répondu à ses supporters en formant un cœur avec ses mains et en prenant des selfies. Des images de communion qui n’ont pourtant pas débarrassé Marcel-Deflandre de l’ombre de Mendoza.

“Cela aurait pu être évité”

Si la majorité des critiques sur les réseaux sociaux proviennent des supporters des autres équipes, il y a les Jaune et Noir pour qui cette surenchère d’applaudissements est apparue totalement inappropriée. “Que s’est-il passé hier [samedi] “La soirée chez Deflandre m’a profondément secoué”, partage Axel Pillaud dans une lettre sur “Il a été vivement acclamé, à plusieurs reprises, alors que le licenciement attendu n’a toujours pas été prononcé. » Exprimant son « profond embarras », il craint le message envoyé aux personnes qui portent plainte pour faits de violences. « Je regrette que les supporters aient été placés dans cette situation par le club. Avec plus de recul, cela aurait pu être évité. »

Un autre abonné a jugé utile de souligner que ce n’est pas tout le stade qui s’est prêté à l’ovation : « mais c’est clair que le féminisme en a pris un coup hier. »

« L’ovation après l’essai du joueur dont l’exclusion n’a pas été prononcée m’a fait mal »

L’ancienne conseillère régionale socialiste et ancienne élue de La Rochelle Maryline Simoné relaie le même sentiment de malaise : « Je me suis posée la question d’aller ou non à Deflandre. Mais le Stade Rochelais c’est ma famille et le rugby est ma passion ! L’ovation après l’essai du joueur dont l’exclusion n’a pas été prononcée m’a fait mal. Message insupportable envoyé aux victimes de violences sexuelles avérées », écrit-elle.


À la fin du match, le joueur est allé à la rencontre des supporters, signant des autographes et se faisant prendre en photo avec ses supporters.

XAVIER LEOTY / SO

Présomption d’innocence

Ces positions suscitent de vifs débats avec ceux qui soutiennent le choix du Stade Rochelais et qui considèrent que “on ne peut reprocher au public d’acclamer un homme innocent jusqu’à preuve du contraire”. « Comme Will Skelton, entre autres, il a été salué par une partie de Deflandre comme pour tout autre joueur pour sa prestation du soir, défendent les Bagnards de La Rochelle. Pour rappel, la présomption d’innocence prévaut et il ne lui est pas interdit d’exercer son métier. »

Le débat semblait inévitable. La même chose s’est imposée samedi 12 octobre à Pau, lorsque Hugo Auradou, qui rejouait pour la première fois depuis l’affaire du 7 juillet, a été ovationné par les supporters.

Samedi soir, à Deflandre, on pouvait porter le même maillot mais ne pas appartenir au même camp.

 
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