Dans le même temps, des scènes de pillages ont eu lieu, le gouvernement annonçant l’arrestation de 39 personnes et promettant que les forces de sécurité feraient preuve d’une « fermeté absolue ».
C’est pour faire face à cette situation humaine dramatique que 500 militaires appartenant à l’Unité militaire d’urgence (UME), unité spéciale intervenant en cas de catastrophes naturelles, ont été déployés vendredi matin dans la région.
« Des montagnes de voitures »
L’envoi de ces militaires, annoncé jeudi soir par le gouvernement central, fait suite à une demande urgente du président de la région de Valence, Carlos Mazón, dont le gouvernement est dépassé par cette crise sans précédent.
Ces renforts portent à 1.700 le nombre de militaires déployés dans la région de Valence, de loin la plus endeuillée par les inondations.
Signe de l’inquiétude des autorités, la ministre de la Défense, Margarita Robles, a assuré vendredi que le gouvernement enverrait autant de renforts que nécessaire et qu’ils resteraient aussi longtemps que nécessaire.
“Nous enverrons 120 000 militaires si nécessaire”, a-t-elle déclaré dans une interview à TVE.
Les priorités de l’armée sont de rouvrir les routes pour permettre l’acheminement de l’aide, notamment alimentaire, mais aussi d’aider à la recherche des personnes disparues, dont le nombre exact n’est pas connu, mais est très élevé. .
Pour la première fois, le gouvernement central a reconnu jeudi, par l’intermédiaire du ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres, qu’il y avait « des dizaines et des dizaines » de personnes portées disparues, ce qui laisse penser que le bilan devrait s’alourdir dans les prochains jours. .
“Il y a des montagnes de voitures” entassées dans la boue, a témoigné Amparo Fort, le maire de Chiva. “Beaucoup sont vides, mais pour d’autres, force est de constater qu’ils ont des occupants”, explique-t-elle.
Alertés trop tard de la gravité de la situation, de nombreuses personnes ont été surprises dans leur voiture et n’ont pas pu s’enfuir.
À Valence, une morgue a été installée dans la « Cité de la Justice » pour permettre l’identification des corps, amenés à intervalles réguliers par des ambulances d’où des employés en blouse descendent des brancards recouverts d’un drap blanc.
Les survivants, qui manquent de tout, doivent également faire face à une insécurité croissante, selon de multiples témoignages.
“Les gens venaient chercher des pantalons, ils volaient”, a déclaré jeudi à l’AFP Fernando Lozano, un habitant d’Aldaia, à l’ouest de Valence. qui s’était rendu au centre commercial de la ville.
Solidarité
Dans ce panorama très sombre, les survivants ont cependant pu compter sur des manifestations spontanées de solidarité.
En ce jour férié, des centaines de personnes – portant des balais, des pelles, de la nourriture et même des couches – ont quitté à pied Valence, ville qui n’a pas été touchée par les inondations, pour se rendre dans les villes voisines dévastées. , ont constaté des journalistes de l’AFP.
Certains disaient qu’ils répondaient à un appel d’amis, d’autres voulaient simplement être utiles.
Même si le soleil brillait sur Valence vendredi, la vigilance restait de mise dans certaines zones du sud de l’Espagne.
L’Agence nationale météorologique (Aemet) a prévenu que de fortes pluies se poursuivraient ce week-end.
Aemet a ainsi décrété une « alerte rouge » (niveau de risque maximum) dans la province de Huelva, en Andalousie (sud-ouest du pays, limitrophe du Portugal).