A l’Upsa, on répète qu'”il n’y a pas que le Doliprane en

A l’Upsa, on répète qu'”il n’y a pas que le Doliprane en
A l’Upsa, on répète qu'”il n’y a pas que le Doliprane en France”

Laure Lechertier, directrice à l’Upsa.

Thierry Breton / SO

Les remous provoqués par la vente à un fonds américain de la filiale de Sanofi, Opella, qui produit du doliprane, poussent Upsa, deuxième acteur du marché mais premier producteur français, à sortir du bois. Laure Lechertier, directrice de l’accès au marché, de la communication, des affaires publiques et de la RSE, nous en explique la raison.

Il y a deux ans alors que votre concurrent Sanofi connaissait des problèmes de pénurie, vous vous exprimiez en rappelant votre poids sur le marché à la manière de « il n’y a pas que le Doliprane dans la vie ». L’émotion suscitée par la vente d’Opella vous énerve encore ?

On ne peut pas parler de contrariété. Mais quand on parle de souveraineté sanitaire mise en péril du fait de la situation de notre concurrent, on oublie complètement UPSA qui produit une production 100% française ! On oublie que nous sommes là depuis 90 ans, que nous avons 22% de part de marché en avec Efferalgan et Dafalgan et que nous sommes en France, à Agen, les premiers producteurs de médicaments à base de paracétamol avec plus de 300 millions de boîtes par année. Et en effet, comme cela s’est produit au moment de la crise sanitaire et des pénuries qu’a connu notre concurrent, je tiens à dire qu’il n’y a pas que le Doliprane en France. Nous devons rétablir un équilibre et ne pas nous oublier si facilement.

Cette vente à un fonds américain pourrait-elle remettre en cause la délocalisation du principe actif en cours dans le Roussillon avec l’usine Paracétamol Seqens dont Upsa et Sanofi sont partenaires ?

Je n’ai lu ni vu aucun interrogatoire. Quoi qu’il en soit, Upsa reste engagé aux côtés de Seqens sur le projet qui verra le jour en 2026 avec pour objectif un paracétamol tricolore très innovant.

Upsa a été cédée en 2019 par l’américain BMS au japonais Taisho. Depuis, le laboratoire agenais ne cesse d’affirmer ses racines françaises. C’est paradoxal, n’est-ce pas ?

Nous avons certes des actionnaires japonais mais nous restons une entreprise française avec notre propre statut juridique, nos propres marques et notre propre vision stratégique. Des investissements, 17 millions d’euros, sont réalisés chaque année au profit de l’outil industriel.

Ce qui n’était pas le cas sous pavillon américain…

BMS a beaucoup investi au niveau industriel mais il est vrai qu’il y a eu beaucoup moins d’investissements dans la politique commerciale. Nous avons perdu beaucoup de visibilité de la marque. Et c’est aussi là que nos courbes croisent celles de notre concurrent puisqu’il y a 20 ans, Efferalgan et Dafalgan dominaient le marché français par rapport au Doliprane.

L’agitation du gouvernement face à ce transfert ne laisse-t-elle pas perplexe quand on connaît la politique de prix des médicaments en France qui n’est pas favorable aux fabricants français ?

Il y a effectivement une question fondamentale : comment maintenir le tissu industriel en France ? Cela nécessite une politique tarifaire plus juste, qui reconnaisse l’empreinte territoriale (emplois directs et indirects) et qui tienne compte de l’empreinte environnementale. C’est le cas de la relocalisation du principe actif du paracétamol. Cela doit être reconnu dans le prix, selon un système de bonus/malus qui serait indolore pour l’assurance maladie. Il faut trouver ce type de mécanisme pour favoriser la maintenance industrielle.

 
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