six questions sur ce projet qui rime avec « austérité » et fiscalité

six questions sur ce projet qui rime avec « austérité » et fiscalité
six questions sur ce projet qui rime avec « austérité » et fiscalité

Le Parlement commencera à examiner le budget 2025. Au menu, hausses d’impôts et suppressions d’emplois publics. Voici ce que nous savons.

Lire aussi : CARTES. Budget 2025 : que pourrait prendre l’État à votre ville, votre département, votre région ?

1. Pourquoi devrions-nous nous soucier du budget, surtout cette année ?

D’abord parce que c’est le moment clé de la vie démocratique. Il définit les dépenses publiques pour l’année à venir (celles de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales) et les recettes (TVA, impôt sur le revenu, cotisations, etc.). Sans budget, les fonctionnaires ne seraient plus payés et les services publics seraient paralysés. L’Assemblée doit donc adopter un budget avant la fin de l’année. Cette année, nous sommes proches de la mission impossible. Le gouvernement, qui a présenté jeudi le budget en Conseil des ministres, ne tient qu’à un fil. Son destin est entre les mains du RN, qui peut à tout moment appuyer sur le bouton de la censure.

2. En attendant, que dit ce budget ?

Le millésime 2025 comprend un plan pour “austérité” – dit la gauche, mais le gouvernement le dément – ​​et des augmentations d’impôts, d’une ampleur rarement vue. Car, cette année, le ministère de l’Économie a encore une fois mal calculé les recettes et les dépenses fiscales. À tel point que sans mesures correctives, le déficit public (la différence entre les recettes et les dépenses) aurait atteint 210 milliards (soit 7% de la richesse produite en un an), soit quasiment le même niveau que pendant le Covid. Pour réduire le déficit à 5% (environ 150 milliards), il faut trouver “soixante milliards”, calcule le gouvernement.

D’abord en économisant quarante milliards. Pour cela, les retraités seront appelés à cotiser. L’augmentation de leur pension de base interviendra en juillet 2025, et non en janvier 2025. « Ce basculement permettra une économie de quatre milliards », indique Bercy. L’emploi public en souffrira également. Le gouvernement prévoit de réduire le nombre d’agents de 2 200 postes. L’État attend également un effort d’économies “cinq milliards” communautés locales.

4. Et les 20 milliards restants ?

Ce sont des augmentations d’impôts. Regardons d’abord celle qui concerne les 65 000 ménages les plus riches, ceux dont les revenus dépassent 250 000 € pour une personne seule et 500 000 € pour un couple. « Si l’impôt sur le revenu est inférieur à 20 % des revenus du ménage, celui-ci devra alors s’acquitter d’une cotisation complémentaire pour atteindre 20 %. » explique Bercy. Cette nouvelle taxe, instaurée pour trois ans, doit rapporter « deux milliards en 2025 ».

Mais les classes moyennes et populaires n’échapperont pas non plus aux hausses d’impôts. La principale taxe sur l’électricité va monter en flèche. Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière. En 2022, les prix mondiaux avaient explosé à cause de la guerre en Ukraine. Pour protéger les utilisateurs, l’État avait réduit la taxe de 0,032 € par kWh à quasiment zéro. En 2024, l’État l’a porté à 0,021 € par kWh. Il n’exclut pas désormais de l’augmenter à 0,05 € par kWh, en février 2025. Autrement dit, il fera plus que doubler. Alors que les prix mondiaux baissent, la hausse sera indolore. Cela traduira même « par une réduction des factures annuelles de 100 € », indique le ministère de l’Économie. Mais si un jour les prix repartent à la hausse, la facture sera lourde.

Le gouvernement envisage également de transférer de nouvelles charges de la Sécurité sociale vers l’assurance complémentaire, pour un montant de“n milliards”. De quoi augmenter encore les fonds communs de placement.

5. Qu’en est-il des entreprises ?

Une taxe exceptionnelle sera instaurée pour les 400 plus grandes entreprises “La contribution correspond à 20,6% de l’impôt sur les sociétés, dû au titre de 2024, pour les entreprises, dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 3 milliards d’euros, indique Bercy. Et 41,2% pour celles qui atteignent au moins trois milliards de chiffre d’affaires. » Le gouvernement table sur un rendement de huit milliards en 2025. Par ailleurs, les entreprises qui rachèteront leurs propres actions pour les annuler seront soumises à une taxe. La mesure devrait rendre compte “deux cents millions par an”. A noter également l’instauration d’une taxe sur le transport maritime, qui devrait rapporter “500 millions en 2025.” Les PME ne seront pas non plus épargnées. L’État entend revoir les réductions de cotisations autour du SMIC. Il l’attend « une économie de quatre milliards ».

Le gouvernement souhaite également réduire la couverture des indemnités journalières de la Sécurité sociale. Le plafond pris en compte pour leur calcul passerait de « 1,8 à 1,4 SMIC ». De quoi alourdir la charge pour les employeurs. Bref, personne n’échappera à cet effort, à la hauteur d’un « un dérapage du déficit considérable et sans précédent », selon Pierre Moscovici, le président du Haut Conseil des Finances publiques.

6. Bonne nouvelle ?

Oui, juste un. Le barème de l’impôt sur le revenu sera augmenté comme l’inflation, de 2,1 %. Cela permettra à certains contribuables, dont les revenus n’augmentent pas, de payer un peu moins d’impôts.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Trois choses que nous avons apprises alors qu’une France inspirée par Eduardo Camavinga battait Israël
NEXT Où Israël joue-t-il ses matchs à domicile ? Les matches de l’UEFA Nations League déplacés en raison du conflit en cours