Politique. La tentation Glucksmann pour les socialistes présents au départ de la Place publique à La Réole

LLe thermomètre politique est monté de trois étages samedi, comme l’ascenseur de La Réole. Premier jour du grand retour du mouvement de Raphaël Glucksmann dans la cité médiévale girondine. Pour mieux prendre la température, on aurait dû ajouter un stand « Place publique adhésion », juste à côté des food trucks vendant crêpes, salades et sodas (bio). On aurait su combien de sympathisants de gauche ont succombé aux charmes du jeune parti et de son leader, arrivé sur le podium lors des dernières élections européennes.


Raphaël Glucksmann et l’écologiste Yannick Jadot.

Jean Maurice Chacun / SO

L’essor de la Place publique ne laisse personne indifférent. C’est vrai en Gironde où le nombre d’inserts a gonflé comme la Garonne en hiver. On est encore loin des standards de l’ancien Parti socialiste, qui compte quatre fois plus de militants et beaucoup plus d’élus. Mais la dynamique est du côté des nouveaux. « Je suis de gauche, je n’ai jamais été adhérent. Glucksmann n’est ni violent ni invectif, contrairement à La France insoumise (LFI). Je vais m’impliquer», confie ce quadragénaire bordelais.


Joli coup de projecteur pour La Réole qui accueille ce rendez-vous politique national.

Jean Maurice Chacun / SO

Prêt à échanger sa carte

Même motivation pour ce militant socialiste venu spécialement de Lyon. «Je suis plongé dans mes pensées. Cela ne plaît pas à certains de mes camarades mais je pense que je vais basculer à Place publique puisque le PS n’autorise pas la double adhésion. » Pas de quoi freiner de nombreux élus socialistes, venus officiellement « en spectateurs ». L’esplanade de la mairie de La Réole ressemble presque à un congrès du Parti socialiste : les maires de Langon, Libourne, Bazas, les présidents de Gironde Jean-Luc Gleyze, de Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset et d’Occitanie Carole Delga, les députés Pascale Got et Marie Récalde, la sénatrice Laurence Harribey, etc.


La maire de Paris Anne Hidalgo a fait le déplacement.

Jean Maurice Chacun / SO

Cette dernière concède que « sa famille politique » est déchirée : « Si on continue comme ça, on va droit dans le mur. » Les militants PS se disent prêts à échanger leur carte rose pour « se désintoxiquer de Jean-Luc Mélenchon et du Nouveau Front populaire ». Même son de cloche pour le maire de Libourne, sur le point de s’engager auprès de Place publique : « Glucksmann incarne un renouveau. »

La Réole, terre d’accueil pour les orphelins de la social-démocratie ? « Nous ne sommes pas là pour prêter serment d’allégeance », tempère le président du Département 33, Jean-Luc Gleyze avant de préciser : « Nous avons une vision commune. » Alors PS ou Place Publique ? Tous s’accordent sur le fait que les forces de gauche devront s’unir pour gagner.

Raphaël Glucksmann peut-il devenir un candidat crédible à l'élection présidentielle de 2027 ?


Raphaël Glucksmann peut-il devenir un candidat crédible à l’élection présidentielle de 2027 ?

Jean Maurice Chacun / SO

Glucksmann dans son costume

Raphaël Glucksmann n’a pas choisi La Réole par hasard. La commune de Bruno Marty – transfuge du Parti socialiste – coche toutes les cases de la ruralité moderne : un regard tourné vers Bordeaux, un autre vers la vallée de la Garonne. Le leader de Place publique, qui avouait en 2018 se sentir « plus chez lui à New York qu’en Picardie », a souhaité ancrer son discours dans la France des paysages verts plutôt que dans celle des toits de zinc. Est-il désormais chez lui en Gironde ? « Il va encore falloir travailler sur ce point. Dans le public, on voit des costumes mais pas de bottes de paysans », raille un élu de l’Entre-deux-Mers.

« Nous avons dépolitisé nos conseils municipaux dans les villages. Pendant ce temps, le Rassemblement national progresse. Il va falloir s’engager à nouveau”

Comme le maire de Sainte-Terre à Libourne, d’autres sont conscients que la Place publique est peut-être la dernière locomotive de gauche capable de réconcilier villes et campagnes : « Nous avons dépolitisé nos conseils municipaux dans les villages. Pendant ce temps, le Rassemblement national progresse. Il va falloir s’engager à nouveau», pousse Agnès Alfonso-Chariol.

Leadership à gauche

Des intervenants VIP, comme l’écologiste Yannick Jadot, la maire de Paris Anne Hidalgo ou d’anciens ministres ou députés européens, ont modéré les débats samedi. D’autres sont prévus dimanche avec Cécile Duflot, Aurore Lalucq (la coprésidente de Place publique) ou encore Boris Vallaud. La séance de clôture de Raphaël Glucksmann est prévue à 13h30. « Il a repris le leadership. Il représente la gauche raisonnable et ouverte. Mais il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour devenir présidentiel en 2027 », analyse l’ancien député girondin Gilles Savary. Un ancien socialiste.

Une vingtaine de militants anti-LGV sont intervenus lors des débats sur l'écologie et les transports.


Une vingtaine de militants anti-LGV sont intervenus lors des débats sur l’écologie et les transports.

Jean Maurice Chacun / SO

Manifestation anti-LGV

Des militants opposés à la construction de lignes à grande vitesse au sud de Bordeaux ont affiché des pancartes anti-LGV lors d’une table ronde sur l’écologie. Le président Alain Rousset devait participer à ce débat mais a décliné l’invitation quelques jours plus tôt pour des raisons familiales. L’affrontement n’a donc pas eu lieu, ni avec lui, ni avec la présidente de l’Occitanie Carole Delga, autre ambassadrice du GPSO. Les opposants ont trouvé une autre cible : l’ancien ministre des transports Clément Beaune, défenseur de ce projet ferroviaire. Les banderoles et slogans n’ont pas perturbé les débats.

 
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