Le parallèle entre le parcours des deux hommes a ses limites, mais il renvoie à une question fondamentale : celle de l’utilisation de la justice à des fins politiques afin de faire taire ceux qui entendent porter à la connaissance du public des faits troublants. pour certains gouvernements. Une forme d’intimidation qui tend d’ailleurs à se généraliser à l’encontre des défenseurs de l’environnement.
Francis Lalanne s’envole pour le Groenland, en espérant libérer Paul Watson : “J’ai toujours été un artiste engagé”
On peut certes débattre des méthodes musclées du fondateur de l’ONG Sea Shepherd pour entraver l’action des chasseurs de baleines japonais, mais celles-ci sont nées en réponse au comportement corsaire adopté par les autorités japonaises. Ces derniers multiplient depuis des années les manœuvres pour saboter ou contourner les mesures de protection mises en œuvre dans le cadre de la Commission baleinière internationale pour tenter d’enrayer le déclin dramatique des populations de cétacés. En 2014, la Cour internationale de Justice a ordonné à Tokyo de mettre fin aux quotas de chasse attribués insidieusement à sa flotte sous le couvert fallacieux de « recherche scientifique ». Depuis, le Japon s’est retiré de ladite Commission pour reprendre la pêche commerciale à sa guise, au nom de la « culture alimentaire traditionnelle », alors même que sa propre population s’est largement détournée de la consommation de cette viande. Il appartient à la justice et au gouvernement danois – auquel est rattaché le territoire autonome du Groenland – de faire preuve de discernement.