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Dans un Cuba en crise, la loterie clandestine gagne les adeptes – 16/04/2025 à 08:57

Une berline américaine passe devant l'hôtel Riviera qui a abrité un casino jusqu'à la révolution castriste de 1959, à Havane, le 14 avril 2025 (AFP / Adalberto Roque)

Une berline américaine passe devant l’hôtel Riviera qui a abrité un casino jusqu’à la révolution castriste de 1959, à Havane, le 14 avril 2025 (AFP / Adalberto Roque)

Comme il le fait tous les jours depuis plus de vingt ans, Carlos parcourt un district de La Havane pour collecter les paris et «Bolita», la loterie clandestine cubaine qui continue de gagner des adeptes dans un pays en crise.

«Les gens jouent plus que jamais», a déclaré Carlos qui témoigne sous un prénom de prêt, comme tous ceux interrogés pour ce rapport, à l’AFP. Ils ont nécessité un anonymat strict pour évoquer un phénomène illégal, mais qui a survécu à 66 ans d’interdiction.

Carlos est un «preneur de notes», la seule figure visible pour les Cubains dans cette structure presque hermétique et basée sur la confiance. Il y a aussi les «collectionneurs» et les «banquiers» qui se préparent sur les paris quotidiens représentant plusieurs millions de pesos cubains.

Une femme vérifie les résultats du

Une femme vérifie une application dédiée aux résultats de la «Bolita», la loterie clandestine cubaine, 14 avril 2025 à La Havane (AFP / Adalberto Roque)

Pour les années quarante, l’augmentation du nombre de joueurs de ces dernières années s’explique par le «désespoir» des Cubains qui ont subi une crise économique sévère, le pire depuis plus de 30 ans, avec des pénuries de nourriture, des drogues, une inflation rampante et des coupes de pouvoir récurrentes.

“Lorsque vous savez que le salaire ne suffit pas pour terminer la fin du mois, il ne reste plus qu’à compter sur elle”, a déclaré le «locataire des notes», tout en reconnaissant que «de nombreux Cubains sont dépendants» et «s’endettement de l’os».

À Cuba, le salaire moyen est de 5 000 pesos (42 $).

En l’absence d’une loterie nationale légale sur l’île communiste, la «Bolita» cubaine est organisée autour des impressions des loteries de Floride, de Géorgie ou de New York.

Une fois le tirage effectué, les résultats sont diffusés à Cuba sur une page Internet et une application dédiée, ou sur divers groupes de messagerie et pages Facebook.

– Rêve de la mafia –

Un Cubain montre sur un morceau de papier les chiffres qu'il jouera au

Un Cubain montre sur un morceau de papier Les chiffres qu’il joueront «Bolita», la loterie clandestine, à La Havane, le 14 avril 2025 (AFP / Adalberto Roque)

L’arrivée d’Internet sur les téléphones portables en 2018 a donné un jeune homme à la loterie cubaine qui est apparue sur l’île au 19e siècle et adaptée du jeu de l’argent introduit par les migrants chinois et italiens.

«Les gens ne disent même plus bonjour, ils vous demandent quel numéro est sorti!», 32 ans, qui dit qu’il traverse actuellement «une mauvaise passe» sans aucun gain.

À l’inverse, Rogelio, 47 ans, dit qu’il a gagné en deux semaines 270 000 pesos (2 250 dollars), soit plus de 60 fois le salaire qu’il gagne en tant qu’employé d’une société d’État.

«Un bon nombre peut changer votre vie», s’enthousiasme-t-il. Sa dernière chance lui a apporté 80 000 pesos (667 $).

Pour tout pimenter, les Cubains sont habitués à jouer des nombres d’un système d’interprétation des signes, des rêves, des situations les plus diverses.

Au moment de l’ancien dirigée Fidel Castro (1926-2016), si ce dernier apparaissait quelque part dans l’inattendu, les fanatiques de la «Bolita» ont immédiatement parié sur la figure 1, en référence à son rang dans la gouvernance du pays.

Une limousine tchaika soviétique des années 1970 passe devant le

Une limousine soviétique Tchaika des passes des années 1970 devant le «Salon rouge» de l’hôtel Capri, un ancien casino fermé après la révolution de Castriste, à La Havane, le 14 avril 2025 (AFP / Adalberto Roque)

Après avoir collecté – dans la rue ou directement sur son téléphone – les paris pour les deux tirages quotidiens des loteries américaines, Carlos les envoie au «collectionneur» responsable de la centralisation des combinaisons de chiffres et des montants des paris.

Les «collectionneurs» et les «banquiers» sont les figures invisibles de cette loterie qui est devenue illégale en 1959, à l’avènement de la révolution de Castrist qui a immédiatement interdit les jeux de hasard et a fermé tous les casinos.

La Havane était alors connue comme la Mecque des salles de jeu, dirigées par la mafia des États-Unis et où des millions d’Américains ont empiré.

Avec la révolution, les chefs de la mafia Meyer Lansky et Lucky Luciano, étroitement liés au dictateur Fulgence Batista (1952-1959), ont vu leur rêve de construire une ribambelle de hôtels-Cassinos sur le Malecon, la célèbre promenade de la capitale cubaine.

Avec la conséquence immédiate du développement accéléré de Las Vegas, aux États-Unis, maintenant sans concurrence dans la région.

À Cuba, le code pénal prévoit des peines jusqu’à trois ans de prison et 300 000 pesos (2 500 dollars) amende pour quiconque «l’activité de banquier, de collecteur, de billets ou de promoteur de jeux illicites».

Mais pour Carlos, la «Bolita» est «dans l’ADN des Cubains» et «l’interdiction de le promouvoir».

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