Une étude, publiée dans PLOS Medicine [1]met en évidence un lien possible Entre les mélanges d’additifs actuels dans les produits alimentaires industriels et un risque plus élevé de diabète de type 2. Mathilde Touvierle directeur de la recherche chez INSERM, révèle ces résultats à Medscape.
Les additifs alimentaires sont couramment utilisés par l’industrie alimentaire, en particulier dans les produits ultra-transformés. Une étude précédente, que Medscape avait relayé [2]ont montré en particulier que la consommation de certains émulsifiants serait associée à un risque accru de diabète de type 2. Une nouvelle étude réalisée sur la même cohorte française Nutrine-SantéCette fois a regardé des mélanges d’additifs.
«Nous avons commencé par effectuer des études de substances par substance, mais dans la vie réelle, les gens consomment plus de mélanges d’additifs. Cependant, aucune étude n’a jusqu’à présent eu une exposition quantifiée à ce large éventail de substances, sur une grande population et dans la vie réelle», a déclaré Mathilde TouvierDirecteur de la recherche en épidémiologie nutritionnelle chez Interm and Study Coordinateur.
Cependant, les effets potentiels de cocktails de ces substances sur la santé peuvent être différents de leurs effets individuels.
Au total, plus de 2 000 dosages ont été effectués.
Mathilde Touvier
C’est pourquoi son équipe a examiné les données de santé de 108 643 adultes dans la cohorte de Nutrinet Health sur une période moyenne de 7,7 ans. “participants informed online all the food and drinks consumed and their marks over a period of 24 hours and up to three consecutive days every six months. We then put these consumption data in touch with composition databases to recover the list of ingredients. In parallel, we have ordered dosages for the main food/additive couples and have benefited from dosages made by Que choisir et les informations de L’European Food Safety Authority (EFSA). Au total, plus de 2 000 dosages ont été faits », explique Mathilde Touvier.
Deux mélanges associés à un risque accru de diabète de type 2
L’équipe a ainsi pu estimer l’exposition quantitative et qualitative avec des doses quotidiennes moyennes d’additifs consommés par chaque participant. Un questionnaire de santé régulier a également permis de suivre les pathologies déclarées par les participants et les médicaments consommés.
«Nous n’avions aucune hypothèse préconçue sur les mélanges les plus couramment consommés. Nous avons identifié cinq principaux, fréquemment ingérés ensemble en raison de leur présence conjointe dans les produits alimentaires transformés, ou leur co-instion dans différents aliments souvent consommés ensemble, tels que les crèmes glacées et les sodas légers par exemple», illustre-t-elle.
Les chercheurs ont ensuite mis ces expositions plus ou moins fortes par rapport à différents mélanges, avec le risque plus ou moins important de développer le diabète de type 2, en tenant compte des facteurs de confusion potentiels (activité sociodémographique, économique, physique, tabagisme, alcool, etc.) et s’adapter avec des facteurs nutritionnels (contributions au sucre, calories, acides gras saturés, etc.).
Résultat: pour deux d’entre eux, une association avec une occurrence plus élevée de diabète de type 2 a été observée. Le premier mélange en question était principalement composé de plusieurs émulsifiants (amidon modifié, pectine, gomme de guar, carraghénanes, polyphosphates, gomme xanthane), un conservateur (sorbate de potassium) et une coloration (curcumine).
-L’autre mélange impliqué était principalement constitué d’additifs présents dans les boissons sucrées et les sodas. Il comprenait des acidificateurs et des régulateurs d’acidité (acide citrique, citrates de sodium, acide phosphorique, acide malique), couleurs (caramel avec sulfite d’ammonium, anthocyane, extrait de paprika), édulcorants (aceulfame-k, Aspartame, successif), émulsifiants pectin, gum de guar) et un agent de couvrage (cire de carnutuba).
Mathilde Touvier se souvient des précautions à prendre dans ce type d’étude d’observation. «Nous ne sommes pas dans une conception expérimentale où chaque facteur serait contrôlé. Nous parlons donc d’association et non de causalité. Pour déterminer un lien de cause et d’effet, il sera nécessaire de terminer avec d’autres études», insiste-t-elle.
«Les autres mélanges n’étaient pas significativement associés à une augmentation du risque de diabète de type 2, mais d’autres études sont en cours sur d’autres risques (cardiovasculaire, cancers, hypertension, etc.) dirigés par Marie Payen de la GaranderieDoctorat à Interm et premier auteur de ce travail », spécifie-t-elle.
De quoi se souvenir?
Les conséquences de cette étude sont doubles. «Pour les consommateurs, dans la pratique, tant que nous n’en savons pas plus, il est recommandé de suivre les recommandations de Programme national de santé nutritionnelle (PNNS) : Si vous avez le choix entre deux produits, limitez ceux qui ont des additifs, alors évitez les aliments ultra-transformés si possible, au moins en principe de précaution ».
De plus, Mathilde Touvier espère que ce travail encouragera d’autres chercheurs à collecter des données pour reproduire et terminer ces résultats.
Dans une deuxième étape, «nous aimerions qu’ils soient pris en compte par les autorités sanitaires, comme leEFSA et le FDAAfin de prendre en compte les effets des cocktails ou même entraîner des changements dans les réglementations ».
Entre-temps, la cohorte Nutrine-Santé recrute encore de nouveaux participants pour enrichir les données des scientifiques sur l’impact de la nutrition sur la santé (www.etude-sante.fr).
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