Jeudi, le gouvernement du Québec a annoncé la modification du règlement de fixation des loyers, qui n’avait pas été révisé depuis plus de 40 ans. Voici ce qu’il change pour les locataires et les propriétaires, qui ne voient pas les nouvelles du même œil.
Que savoir
- Le gouvernement du Québec examine son loyer pour la fixation du loyer pour la première fois en plus de 40 ans.
- La réforme prévoit la modification du calcul de l’augmentation annuelle qu’elle suggère aux propriétaires, mais également des changements concernant les principaux travaux.
- Le projet n’est pas unanime: les propriétaires l’accueillent favorablement, tandis que les organisations de locataires pensent qu’elle favorisera l’augmentation des loyers.
Quel élément central de la méthode de fixation de loyer actuelle sera modifié?
Le calcul pour déterminer l’augmentation des loyers. Actuellement, 13 critères sont pris en compte par le Tribunal du logement administratif (TAL), pour établir l’augmentation du loyer qu’il suggérera chaque année. Le projet de règlement, adopté mercredi, réduit le nombre de critères à quatre: variation des impôts fonciers, variation de l’assurance, travail… et l’indice des prix à la consommation (IPC), calculé sur une moyenne mobile de trois ans – une période plus longue qu’auparavant. Selon le ministère du Logement, ce nouveau système simplifie le calcul et sa compréhension. La dernière suggestion du TAL s’est élevé à 5,9%, l’augmentation la plus élevée au cours des dernières décennies. Avec le nouveau calcul, la suggestion aurait augmenté… à 4,5%. Pour un loyer de 1000 $, il s’agit d’une économie de 169 $, sur un an.
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Y a-t-il d’autres modifications à la réglementation de fixation des loyers?
Oui, et ils concernent les travaux majeurs, c’est-à-dire les dépenses d’immobilisation. À l’avenir, l’amortissement du coût du travail, pour les propriétaires, sera établi sur une période de 20 ans, avec un taux fixe de 5%. Auparavant, la période d’amortissement variait en fonction des taux d’intérêt à long terme et a donné lieu à des fluctuations importantes. Par exemple, en 2022, un propriétaire a récupéré le coût de son travail en 50 ans; L’année suivante, cette période a été presque moitié réduite.
-Quel sera l’impact de ces changements pour les locataires?
L’objectif avoué dans la modification du calcul est de stabiliser l’augmentation suggérée de la TAL, soutient le gouvernement du Québec, car il peut être augmenté pendant les principales périodes d’inflation. De cette façon, le locataire pourra s’attendre à faire face à des différences plus importantes d’un an à l’autre, spécifie-t-il. Cependant, cette modification ne garantit aucune prévisibilité et n’est pas toujours avantageuse pour le locataire, selon le regroupement des comités de logement et des associations de locataires de Québec (RCLALQ). Selon les données compilées par l’organisation, l’augmentation suggérée du TAL a été plus élevée 9 fois sur 10 au cours de la dernière décennie en utilisant le nouveau calcul. “Je vous dirais que notre première réaction, je ne sais pas vraiment si nous devions rire ou pleurer, mais il y avait beaucoup de colère”, a déclaré Nicole Dionne, coordinatrice de l’animation et des informations sur le logement dans le Québec métropolitain (bail).
Et pour la dépréciation de l’œuvre? Plus la période d’amortissement est courte, plus le locataire peut subir une augmentation significative du loyer lorsque son propriétaire décide d’entreprendre des rénovations. Comme la période d’amortissement est un peu plus de 21 ans, cette année, cela pourrait entraîner une légère augmentation de la facture pour les locataires. Selon le ministère, cette modification permettra toujours aux locataires d’éviter des augmentations de loyer trop importantes lorsque le bâtiment a besoin de travail.
Et les propriétaires?
Selon la Corporation des propriétaires fonciers du Québec (Corpiq), le projet de règlement fournit plus de prévisibilité pour les propriétaires, à la fois par la modification du calcul par rapport à la période d’amortissement des travaux de rénovation. «Nous sommes heureux de voir que notre idée sur la moyenne mobile a également été sélectionnée», a déclaré Éric Sansoucy, porte-parole du Corpiq. Ceci est important car les dernières années nous ont dit que cela pourrait changer rapidement. Une guerre pandémique ou une guerre tarifaire, qui fait augmenter l’inflation rapidement, “a-t-il ajouté. Notez que le revenu net, le profit du propriétaire, n’est plus pris en compte comme un critère complet dans le calcul. Mais il est inclus dans celui de l’IPC, explique M. Sansoucy.
Oublié: résidences privées pour les anciens (RPA)
Les RPA sont également soumis au paiement des loyers, rappelle le regroupement du Québec des résidences âgées (RQRA). Et selon le directeur des affaires gouvernementales de la RQRA, Hans Brouillette, les modifications apportées ne prennent pas en compte les réalités spécifiques de la RPA, qui offrent des services en plus du logement. À son avis, l’inflation générale ne reflète pas l’augmentation réelle des coûts des établissements, en particulier en termes de main-d’œuvre. M. Brouillette craint que cela ne conduise à plus de fermetures d’APR et ne réclame une dérogation dans le projet de règlement.