Keystone-Sda
le chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas a annoncé vendredi à Lviv la libération d’un milliard d’euros en faveur de l’industrie de la défense ukrainienne. Ces fonds seront financés grâce aux intérêts générés par les actifs russes figés dans l’Union européenne.
Ce contenu a été publié sur
09 mai 2025 – 16:48
(Keystone-Ats) «Nous venons de publier un milliard d’euros pour l’industrie de la défense ukrainienne afin que l’Ukraine puisse mieux se défendre» contre l’invasion russe, a déclaré le chef de la diplomatie européenne en marge d’un grand groupe de ministres européens.
Les Occidentaux ont gelé environ 235 milliards d’euros d’actifs russes depuis le début de la guerre en 2022, dont la majorité se trouvait en Europe. En mars, l’Union européenne avait décidé de tirer des intérêts reçus sur ces actifs pour financer l’aide de l’Ukraine, que Moscou a décrit comme «vol».
Le chef de la diplomatie française Jean-No-Noël Barrot, pour sa part, a annoncé vendredi lors de cette réunion à Lviv que Paris allait mobiliser certains de ces revenus tirés des actifs russes gelés pour assurer le maintien des canons César livrés à l’Ukraine.
L’Europe tente de renforcer son soutien à l’Ukraine, en particulier depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, le président américain qui a fermement critiqué l’important soutien financier de l’Ukraine fourni par son prédécesseur Joe Biden.
Pas possible en Suisse
Les actifs gelés des réserves et actifs de la Banque centrale de la Fédération de Russie détenus en Suisse s’élèvent à 7,45 milliards de francs, a déclaré le Secrétariat de l’État (SECO) le mois dernier. Les transactions liées à la gestion des réserves et des actifs de cette banque sont interdites depuis mars 2022.
Contacté vendredi par Keystone-Ats, le SECO a rappelé que Berne ne pouvait pas utiliser, comme Bruxelles, au revenu extraordinaire généré par l’immobilisation des fonds de la Banque centrale russe. Les modèles sont différents.
Dans l’UE, les dépositions centrales, par exemple, conservent des titres de la Banque centrale russe, qui génèrent des revenus réguliers tels que des dividendes ou des intérêts. Dans le cas des obligations d’État, les remboursements de la valeur nominale empruntée sont en principe prévus pour la Banque centrale russe. Cependant, ces paiements ne sont pas possibles en raison des sanctions, a déclaré Seco.
Cet argent reste donc avec les dépotariens centraux de l’UE, qui sont légalement tenus de le réinvestir, qui génère à nouveau des revenus. Les fonds promis par Bruxelles à l’Ukraine proviennent d’un revenu extraordinaire lié à ces derniers investissements. Ces revenus sont imprévisibles car ils entraînent des sanctions exclusivement.
En Suisse, les actifs de la Banque centrale russe détenus par les institutions financières suisses sont déposées sous forme de liquidité avec des banques commerciales, et non avec un dépôt central. Ces actifs ne génèrent donc pas un revenu exceptionnel, a déclaré Seco. Et pour répéter que la Suisse suit de près les discussions internationales à ce sujet. Toute approche doit préserver la stabilité financière.