Il a peut-être déserté la scène malgré quelques tentatives malheureuses, Renaud et son univers restent ancrés dans l’imagination collective et continuent de déplacer le public. L’artiste a connu d’une pièce à une autre forge une aura solide de parolier exceptionnel, avec une verve singulière, d’une plume tranchante et gauchienne reconnaissable parmi mille. Une biographie écrite par Thomas Chaline et préfacée par Gauvain Sers rend hommage à la carrière de l’homme dans le bandana rouge. Sorti le 5 mars 2025, Renaud, une vie en chanson déchiffre les paroles de quarante titres emblématiques du chanteur, y compris Hexagone, béton, Ma nana, Marchant à l’ombre, mon beau ‘, manu, Morgane de vous, À la belle mai, Mlle Maggie, Mistral Gain, Putain de camion, Manhattan-Kaboul… Des textes amenés au microphone dans lequel Renaud a toujours affirmé un fort engagement envers une société plus équitable et moins libérale, plus sociale et moins autoritaire, d’un monde dans lequel il est précieux de continuer à prendre soin des autres… non sans dénoncer, évidemment, certains comportements. Comme P’tite Conne Dédié à une jeune femme dont les funérailles ont lieu au Père-Lachaise, à Paris.
Que dit la chanson P’tite Conne ?
Difficile de paraphraser Renaud car son écriture sait déjà tout dire. Dans le texte de P’tite ConneL’auteur s’adresse à une jeune femme décédée, au cours des derniers jours sordides. Une foule interlopée rafraîchit à ses funérailles au Père-lachaise. Elle sera enterrée là-bas non loin de Jim Morrison, chef emblématique des portes. Rien de trivial dans cette évocation de Rockstar, décédé de ses excès de drogue. La femme dont la mémoire est honorée ici semble avoir été victime d’une surdose. Le narrateur suppose de ne pas la connaître: «Nous ne nous connaissions pas aussi, vous me pardonnez, je n’ai pas chial quand vous avez cassé votre pipe à l’opium», écrit Renaud. Sans détour dans lesquels il critique l’hypocrisie de son entourage: «Vous vous excuserez pour mignon de ne pas avoir pu marcher derrière les couronnes de vos amis à la mode / parce que votre revendeur était peut-être là, parmi ces personnes en larmes qui parlaient de vous /
Regarder leur montre, se plaindre du froid, en supposant la honte de t’avoir poussé là-bas […] / Vous avez fréquenté un monde, des imbéciles du monde où cette poudre sale est consommée le matin /
Où l’argent autorise à se croire au refuge et au tribunal d’assise et à notre mépris. “ Renaud, sans concession, proteste contre l’utilisation de drogues dures et contre le sort réservé à son P’tite ConneQualifier, ici, bercé de tendresse.
Qui est la jeune femme qui est morte de la chanson P’tit Conne ?
Thomas Chaline, l’auteur de Renaud, une vie dans les chansons, révèle que P’tite Conne est inspiré par l’actrice de la vie Pascale Ogier, une star montante du cinéma français à l’époque, est décédée la veille de son 26e anniversaire en octobre 1984. Née à Paris en 1958, l’actrice a commencé sa carrière tôt avec une apparition, certainement non acréditée, en Paulina S’en va par André Téchiné. C’est en 1978 qu’elle a collaboré pour la première fois, dans Perceval le gallois, Avec Éric Rohmer. Il fera d’elle une célébrité grâce au film Les nuits de la pleine lune En 1984, l’année de sa mort. La soirée de sa mort a eu lieu l’aperçu de son dernier film, Ave Maria par Jacques Richard, production avec un destin scandaleux, sur l’affiche interdite par la justice après la plainte des associations catholiques. Comme Romy Schneider, ce sont les deux seules actrices de l’histoire à qui un tel hommage a été réservé, Pascale Ogier a été nommé pour le César pour la meilleure actrice à titre posthume, attribué finalement à Sabine Azéma. Renaud, qui se bat depuis des décennies contre l’alcoolisme depuis des décennies, ne connaissait pas Pascale Ogier, mais savait comment en faire l’analable de la lutte contre la drogue.