Nous connaissons bien le don des organes, peut-être moins celui des tissus humains. Une fois que la mort d’une personne est possible, il est possible de prendre du corps, de la peau, des vannes cardiaques et même des os des membres inférieurs. Dans quel but? Pour restaurer la vue, faire un battement cardiaque pendant plusieurs années, faire des pansements biologiques pour une grande chirurgie reconstructive de la colonne vertébrale. Un donateur peut aider seul jusqu’à 20 personnes.
Héma-Québec, responsable des dons de tissu dans la province, déployés à Estrie, en septembre 2023, coordinateur du développement et de l’échantillon de tissus humains.
L’organisation connue pour la gestion des banques sanguines et plasmatiques ici a connu une augmentation du potentiel, en particulier en raison des efforts investis pendant des années par les Ciuss d’Estrie-Chus pour promouvoir le don d’organes et de tissus.
C’est un sol fertile, une région qui est informée du don, mentionne fièrement le porte-parole d’Héma-Québec, Josée Larivée. Ce sont des valeurs d’aide mutuelle et de générosité pure.

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Le coordinateur du développement et de l’échantillonnage des tissus humains à Héma-Québec à Estrie, Caroline Mailhot peut compter pendant quelques mois sur un nouveau collègue, Marie-Eeve Lacasse.
Photo: Radio-Canada / André Vuillemin
L’arrivée de la nouvelle ressource permet de soutenir et de développer encore plus les réflexes du personnel infirmier et médical pour déterminer les donateurs possibles et offrir l’option aux familles endeuillées.
Nous avons pu faire un déploiement dans tous les départements, dans tous les centres hospitaliers combinés, pour faire une formation, pour sensibiliser [du personnel] Qui croyait que le don des tissus n’était pas accessible dans leur établissement, explique le coordinateur d’Héma-Québec à Estrie, Caroline Mailhot. Il y avait un certain manque de connaissances.

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Caroline Mailhot devant la table d’autopsie où elle prend régulièrement les échantillons de cornée.
Photo: Radio-Canada / André Vuillemin
L’impact de son arrivée dans la région a été presque instantané. Les échantillons ont augmenté de 150% en un an. Face à ce succès retentissant, un deuxième coordinateur a été ajouté il y a quelques mois. L’objectif est d’avoir une couverture de jour et de soirée pour pouvoir avoir plus d’échantillons de tissu dès que possible et de meilleure qualité
Souligne Caroline Mailhot qui semble très heureuse de faire un coup de main.
Les tissus ont été retirés de 134 personnes décédées l’année dernière à Estrie sur 590 recommandées.
Identifiez d’abord les donateurs
Avant de prendre des tissus, plusieurs mesures doivent être prises. La première consiste à établir les donateurs possibles qui constituent 40% du défunt. C’est une proportion élevée étant donné que, pour le don d’organes, il n’est que de 1%. Il est de la responsabilité des infirmières de chaque département des centres hospitaliers de la région d’assurer cet belvédère. Les coordinateurs d’Héma-Québec sont également à l’affût pour s’assurer que personne n’a été oublié.

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Kloé Boucher est une infirmière en soins intensifs des Ciuss d’Estrie-Chus.
Photo: Radio-Canada / André Vuillemin
Plusieurs critères déterminent l’admissibilité au don comme l’âge du patient et leur état de santé. Il convient également de garantir que le consentement au don de tissus a été accordé. Chaque fois qu’une infirmière a un patient qui décède, elle doit vérifier les registres et aborder la question du don avec les familles
Explique l’infirmière ayant des soins intensifs aux Ciuss à Estrie-Chus, Kloé Boucher.
Critères d’exclusion pour le don de tissus humains
– plus de 86 ans
– VIH, VHB OU VHC
– Infection systémique active et non traitée
– Cancer du sang (lymphome, leucémie, maladie de Hodgkin)
– Alzheimer, Parkinson, démence de l’étiologie inconnue
-Un sujet délicat
Que le défunt ait déjà accepté le don, les proches sont retournés par la décision finale. S’attaquer à cette question reste une étape délicate qui nécessite beaucoup de doigts. Kloé Boucher note que beaucoup de ses collègues ressentent une gêne lorsque le moment est venu de défier les familles. L’infirmière dit qu’elle a pris un certain temps avant de trouver la bonne façon d’aborder le sujet.

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La ressource infirmière pour le don d’organes des Ciuss d’Estrie-Chus, Véronique Savard, et l’infirmière en soins intensifs, Kloé Boucher.
Photo: Radio-Canada / André Vuillemin
La référence est la différence entre un don ou non. Quand j’ai commencé, j’avoue que je n’étais pas très à l’aise de faire cela non plus, je ne savais pas quelle fin prenne cette question. Les gens sont émotifs, qui m’ont intimidé, mais j’ai trouvé ma façon d’approcher les familles. Ce faisant, vous devenez beaucoup plus à l’aise.
J’ai observé que, souvent, il s’agit d’un peu positif. Les gens ont beaucoup d’émotions, mais pour savoir que leur bien-aimé pourrait aider plusieurs personnes à la suite de leur mort, il s’agit de mettre un baume sur leur blessure.
Une fois tous les chèques effectués, le donateur est recommandé à Héma-Québec. L’année dernière, les recommandations d’Estrie ont augmenté de 65%.
Une fenêtre de 24 heures
Cependant, une recommandation ne signifie pas automatiquement un don. Héma-Québec doit effectuer des vérifications plus approfondies pour s’assurer que les tissus seront sains et ne présenteront pas de problème pour le receveur. Nous allons entrer en contact avec la famille. Nous allons poser d’autres questions concernant la condition médicale et sociale du défunt. Ce sont toutes des étapes qui peuvent finalement s’assurer que le don n’est pas possible.

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Héma-Québec a une période de 24 heures pour effectuer des échantillons de tissus humains.
Photo: Radio-Canada / André Vuillemin
De l’identification du donneur à l’échantillon, le temps est toujours compté. Contrairement au don d’organes où le patient doit être conservé dans la vie artificiellement, l’échantillon de tissu est prélevé après la mort. Les échantillons de tissus humains doivent être absolument prélevés dans les 24 heures suivant la mort. Nous ne pouvons pas dépasser cette période
Spécifie Caroline Mailhot.
Tout au long du processus, les familles ne sont pas tenues dans l’ignorance. Du début à la fin, ils sont informés des développements. Nous nous assurons de coordonner toute la procédure, rassure le coordinateur du développement et de l’échantillonnage des tissus humains dans Héma-Québec. Nous accompagnerons vraiment la famille étape par étape. Nous les informerons de nos pas, du déplacement du corps et de son retour au salon funéraire.

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L’apparition de votre signature sur l’autocollant derrière la carte d’assurance maladie est un moyen de consentement au don de tissus humains.
Photo: Radio-Canada / André Vuillemin
Tous les échantillons sont prélevés dans les laboratoires d’Héma-Québec situés à Québec. Pour les échantillons cornéens, les deux coordinateurs d’Estrie, Caroline Mailhot et Marie-Eeve Lacasse, sont formés pour les fabriquer. La salle d’autopsie de l’hôpital Fleurimont est l’un des rares endroits à Estrie où l’opération peut être effectuée. L’année dernière, 131 paires ont été prises.
Il existe trois façons de donner des tissus humains: soit en signant l’autocollant derrière la carte d’assurance maladie, en remplissant le registre de la gestion de l’assurance maladie du Québec, soit en l’indiquant dans le testament. Mais je pense que le moyen le plus important est de signifier notre volonté à nos familles et à nos proches
Explique Caroline Mailhot, développeur en développement et échantillon de tissus humains à Héma-Québec à Estrie
Autosuffisance
Il est important de souligner qu’une recommandation acceptée par Héma-Québec ne signifie pas nécessairement que tous les échantillons possibles d’un corps seront prélevés. La porte-parole Josée Larivée souhaite clarifier que l’objectif n’est pas de faire croître les réserves de tissu, mais de s’assurer de répondre à la demande. Si nous n’avons pas besoin d’une cornée parce que nos banques sont suffisamment garnies au moment de votre mort, nous n’allons pas les prendre.

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Caroline Mailhot fait partie du groupe restreint de collections de tissus humains. Ils n’ont que vingt ans au Québec pour exercer ce travail.
Photo: Radio-Canada / André Vuillemin
Cependant, elle ajoute que le Québec est actuellement autonome à environ 40%. Pour le reste, l’offre est sur le marché mondial, principalement celle des États-Unis. L’objectif est donc de promouvoir le don de tissus humains pour augmenter d’abord les recommandations et, finalement, le nombre de dons.
C’est un sujet délicat, mais ce que nous voulons, c’est apporter le don des tissus dans la conversation, qu’il devient aussi connu que le don d’organes.
Les échantillons ont été prélevés sur 991 personnes décédées au Québec l’année dernière, sur 5 780 recommandations.