Face à la montée en puissance des crypto-monnaies, de l’intelligence artificielle et de la finance décentralisée, le Maroc renforce sa vigilance contre les risques du crime financier. Ces technologies émergentes compliquent la traçabilité des flux illicites, poussant le royaume à adapter ses mécanismes de contrôle et sa réglementation aux menaces actuelles.
Malgré une stratégie de cybersécurité jugée rigoureuse, le Maroc a récemment été ciblé par une cyberattaque à grande échelle, mettant en évidence le besoin urgent de renforcer les dispositifs de prévention, en particulier contre les circuits financiers illégaux.
Le Royaume est parmi les pays «« attentifs », dans la lutte contre les crimes financiers, selon l’édition 2025 de l’indice mondial de crime économique et financier, publié par le conseil consultant, spécialisé dans la gestion des risques. Ce classement est basé sur trois piliers majeurs: la lutte contre le blanchiment d’argent, la corruption et les activités criminelles organisées. Sur 177 pays évalués, le Maroc s’est positionné en 75ᵉ place avec une note de 2,14. Ce score reflète une évaluation de l’évolution de son cadre réglementaire et de son niveau de conformité.
Les pays qualifiés comme «attentifs» dans ce rapport sont ceux qui, bien que élevés dans la lutte contre la criminalité financière, doivent encore ajuster leurs politiques pour renforcer son impact. Ces États ont une exposition modérée aux risques, participent aux efforts mondiaux pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et appliquer des réglementations, parfois en partie.
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Parmi les 64 pays de cette catégorie figurent des pouvoirs économiques tels que les États-Unis, la France, l’Espagne et le Japon, avec des scores allant de 1,54 à 2,18. Ces nations ont mis en place des politiques robustes, tout en mettant régulièrement à la mise à jour leurs appareils pour faire face à l’évolution des menaces.
-Certains centres financiers majeurs sont également classés dans ce groupe, en raison de leur vulnérabilité accrue aux flux financiers discutables, ce qui nécessite une adaptation constante des règles et des systèmes de contrôle. Les auteurs du rapport insistent sur la nécessité d’une gouvernance interne rigoureuse, soutenue par des audits réguliers, pour garantir une gestion efficace des risques dans un monde de plus en plus influencé par les technologies émergentes.
Les professionnels de la gestion des risques constatent que les menaces évoluent constamment, affaiblissant continuellement la stabilité du système financier mondial. Le blanchiment d’argent en argent, le financement terroriste, la corruption et la fraude restent des problèmes majeurs, difficiles à éradiquer et en constante évolution.
Le développement rapide des crypto-monnaies, des finances décentralisées, de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique rend la lutte contre le crime financier encore plus complexe, en introduisant à la fois des modes d’exploitation non publiés et des outils technologiques de plus en plus difficiles à détecter et à maîtriser. De plus, les disparités observées dans les scores mettent en évidence l’étendue des défis. Peu de pays atteignent un niveau optimal de transparence et de supervision financière.
Les pays désignés comme des «titans transparents» incarnent des modèles en termes de gouvernance, offrant des pratiques exemplaires à suivre. Les personnes classées comme «acteurs vigilants» doivent intensifier leurs efforts, en particulier en renforçant leur collaboration et en partageant leurs outils et leur expertise.
Quant aux «réformateurs réactifs», ils sont appelés à investir dans la réforme de leur cadre juridique et à améliorer la capacité d’appliquer la loi. Enfin, les «pays en retard» nécessitent un soutien international accru, en particulier pour lutter contre la corruption structurelle et démanteler les réseaux financiers clandestins. Selon les prévisions du rapport «Global Financial and Economic Crime Perspectives 2025», les flux financiers illicites pourraient atteindre entre 4 500 et 6 000 milliards de dollars d’ici 2030.