Privacy Policy Banner

We use cookies to improve your experience. By continuing, you agree to our Privacy Policy.

Peter Heller, toujours une valeur sûre -.

Trouver un auteur après un moment d’absence, c’est un peu comme retourner dans un restaurant où vous réservez les yeux fermés. Nous savons que nous aimons cuisiner, nous savons qu’en ouvrant la carte, nous aurons déjà de l’eau bouche.

Nous parlons de «valeur sûre», mais nous espérons découvrir de nouvelles saveurs. J’ai lu beaucoup plus que ce que je vais au restaurant, mais quand j’aime un stylo d’écrivain, c’est généralement un argument suffisant pour moi de sélectionner son nouveau livre dans mes prochaines lectures. Et c’est ce qui s’est passé avec Peter Heller et son dernier roman La Pommerie.
J’ai «rencontré» sur Peter Heller Wallpaper avec son roman Le Guide. Parfois, la couverture d’un livre attire plus qu’une autre: je ne pense pas que ce soit en voyant un poisson à la fin d’une canne à pêche, que je me suis dit à l’époque, c’est le livre dont j’ai besoin immédiatement. J’avais entendu parler de Peter Heller, en bien, même en très bien, par un libraire et j’ai mordu le crochet des premières pages.

Comme nous le savons, le talent d’un écrivain est de faire un sujet, a priori très loin de votre univers (dans le cas du guide, de la pêche), captivant.

La petite musique de Peter Heller a tellement envahi et plus tard j’ai lu (avec le même plaisir), la rivière et la Céline.

Lorsque j’ai ouvert l’Appleraie, après deux ou trois pages, je suis tombé sur ce poème de Li xue (à la recherche de Poet de Flax Xue, peintre entre autres pendant la dynastie Ming, je suppose que Peter Heller a été inspiré par elle). Ce poème est intitulé La Pommerie.

Et c’est précisément au milieu d’un appleraie (presque abandonné) que l’histoire racontée par Fryth, 6 ans commence lorsqu’elle s’installe avec sa mère dans une cabine au pied des montagnes du Vermont avec leur chien Gus.

Habituellement, je n’aime pas du tout les histoires racontées du tout, je n’ai pas contenu plus que quelques pages du grand classique de Romain Gary, la vie devant cette raison… sauf qu’ici je n’ai pas ressenti cette naïveté forcée.

Ce point de vue narratif n’est pas fortuit, il permet à l’écrivain d’adopter un look étonné (mais pas stupide) et en tant que vierge de désillusions. Fry est également une petite fille très sensible et à travers ses yeux, tous nos sens sont éveillés.

Comme dans les autres romans de Peter Heller, la nature est très présente (je devais rechercher, entre autres, ce que les Sitellaes, les quiquivi, les asters, les pois bleus ou le Castileja étaient). Site à gauche, Tyran Quiquivi à droite – Saviez-vous que le nom scientifique des pois bleus est le Clitoria ternatea en raison de sa forme?

Peter Heller est classé dans le genre «écriture de la nature» mais le cœur du roman est ses personnages, cette forte relation entre cette mère et sa fille et le personnage de Rose qui reviendra dans leur vie.

L’histoire alterne deux voix: celle de Frith quand elle est enfant et celle de Frith quand elle a 34 ans. Cette construction fait écho parfois dans le même chapitre est l’une des forces du livre. Un matin, par exemple, Frith trouve sa mère qui pleure sur la véranda de leur cabine.

Elle apprend que son père, qu’elle connaissait à peine, vient de mourir. Le chapitre esquisse un parallèle avec Li xue (le poète dont je vous ai dit ci-dessus et qui est traduit par la mère de Frith) qui a perdu son mari très jeune mais aussi avec Frith à 34 ans lorsqu’elle sera enceinte et qu’elle vivra (par choix) sa maternité seule.

Nous trouvons le formidable talent en tant que conteur de l’écrivain dans la scène de la réunion entre Hayley et son futur mari dans le Bayou ou dans cette histoire dans l’histoire entre deux frères et deux sœurs déroulées sur plusieurs pages et qui remet en question les notions de bien et de mal.

La Pommerie est un très beau roman qui oscille entre la gaieté et la tristesse (je ne vous révèle pas pourquoi), c’est l’un de ces livres que nous apprécions plutôt que de dévorer et que nous ne voulons pas finir.

J’ai encore deux titres de cet auteur à découvrir, mais je préfère les garder «en réserve» (quand je pense que j’ai tout lu de Stefansson, je trouve ça triste!)

-

PREV Les réactions du secteur face à l’idée de prolonger le droit d’auteur au deuxième livre de main -.
NEXT Larrazet. Le livre d’Alain Daziron est disponible -.