La France réaffirme son soutien à l’action des Nations Unies dans la région, celle de l’envoyé spécial du Secrétaire général et Monusco ainsi que celui des acteurs humanitaires. À cet égard, je remercie l’envoyé spécial du secrétaire général de la région des Grands Lacs, M. Huang Xia, et le directeur exécutif de l’UNICEF Mme Catherine Russell pour leurs interventions et surtout pour leur action. Je remercie M. le ministre Tete Antonio pour les éléments dispensés sous la présidence angolaise de l’Union africaine et je salue la présence du ministre de l’État de la République démocratique du Congo.
Quatre messages pour la France aujourd’hui:
Premièrement, les horreurs que trop d’enfants subissent, la situation humanitaire nous invite à agir.
Comme l’a noté Russell, la continuation du conflit ravage l’existence de centaines de milliers d’enfants à l’est de la République démocratique du Congo. Documentée par l’UNICEF, l’étendue des viols et de la violence sexuelle affectant les enfants est choquante. La situation est aggravée par la LED offensive depuis janvier par le M23, avec le soutien et la participation des forces de défense rwandaises. Les hostilités doivent se terminer afin que les violations du droit international humanitaire, des droits de l’homme, ainsi que des enfants sommaires, de leur recrutement par des groupes armés, de la violence sexuelle systématique et de toutes les autres violations graves des droits des enfants, qui ne doivent pas rester impunies.
Deuxièmement, comme l’exige la résolution 2773, la conclusion d’un cessez-le-feu est impérative.
Malgré les nombreux efforts, les combats se poursuivent, alimentant le risque d’expansion régionale des conflits. Les communautés du sud et de l’Afrique de l’Est ont rappelé la nécessité d’un cessez-le-feu lors d’un appel conjoint le 8 février. Le Conseil de sécurité l’a réaffirmé à l’unanimité dans la résolution 2773. Les présidents congolais et rwandais ont déclaré à Doha le mois dernier. Il n’y a aucune raison d’attendre plus longtemps. Une fois conclu, le cessez-le-feu doit être vérifié au moyen d’un mécanisme de vérification crédible. Monusco doit se préparer à jouer un rôle sur ce plan. Nous continuons également d’appeler le Rwanda pour mettre fin à la présence illégale de ses forces armées sur le territoire d’un autre État souverain en violation de son intégrité territoriale et au mépris des résolutions de ce Conseil.
Troisièmement, confronté à l’urgence, la France soutient les initiatives de dialogue.
Il soutient en particulier les processus de médiation régionale réalisés par l’Union africaine, la communauté africaine orientale et la communauté du développement de l’Afrique australe. Ces organisations jouent un rôle clé dans la contribution à la cessation des hostilités, à la désescalade de la crise et à la recherche d’une solution politique, via les processus de Luanda et de Nairobi harmonisés. La nomination du président de la République du Togo Faure Gnassingbé en tant que nouveau médiateur de l’Union africaine doit permettre de poursuivre la dynamique initiée par le président Joao Lourenço, dont la France accueille l’engagement. Il est nécessaire de mettre en œuvre les paramètres approuvés concernant le retrait immédiat et final des forces de défense rwandaises du territoire congolais et la démobilisation du FDLR par la République démocratique du Congo. Les initiatives de dialogue effectuées par la société civile nous semblent essentielles, comme celles portées par la Conférence nationale épiscopale du Congo et l’Église du Christ du Congo, pour un pacte social pour la paix dans la République démocratique du Congo et dans les Grands Lacs. Enfin, la France soutient activement l’action de l’envoyé spécial pour promouvoir la coopération régionale, en particulier la traçabilité des ressources naturelles.
Quatrièmement, la convergence de tous les efforts est une nécessité. Nous devons unir tous ces efforts pour réaliser des progrès concrètes en vue d’une résolution politique durable du conflit dès que possible. La France a embauché la semaine dernière, sous sa présidence du Conseil, des discussions informelles avec l’Angola, le Kenya, le Zimbabwe, le Qatar et les Nations Unies afin de travailler pour la cohérence et la coordination des initiatives. Il est conseillé d’agir pour la conclusion de ce cessez-le-feu efficace que nous attendons, pour l’ouverture des couloirs humanitaires, pour la restauration de l’aéroport de Goma et pour la mise en œuvre complète de la résolution 2773.
Il n’y a pas de solution militaire au conflit des Grands Lacs. Les négociations doivent réussir pour relever les défis de cette crise et aller à la paix et partager la prospérité dans la région.
Le Conseil doit maintenir une mobilisation active pour créer les conditions favorables à cet objectif. Il doit être prêt à assumer ses responsabilités en l’absence de progrès.
Merci.