FRançois Bayrou répondra, à son tour, ce mercredi, aux questions de la Commission d’enquête parlementaire, créée à la suite de l’affaire de Notre-Dame-de-Bétharram, cet établissement privé sous contrat de Béarn renvoyé par plus de 200 plaintes pour actes de violence et de viol. Il sera notamment auditionné par les deux rapporteurs de cet organisme: le député LFI Paul Vannier et la violage adjointe de la Renaissance.
Qu’attendez-vous de l’audience de François Bayrou?
Un moment de vérité, cette audience aura lieu sous serment. Nous lui poserons des questions précises et factuelles pour identifier les échecs dans les mécanismes de contrôle et de traitement des rapports de violence commis dans des établissements d’enseignement.
Les travaux de la Commission d’enquête ont été frappés par les révélations d’Hélène Péllant, la fille de François Bayrou. Bien qu’il ait longtemps nié avoir échangé, en 1998, avec le juge Mirande, qui a demandé le cas du père Carricart – l’ancien directeur de Notre-Dame-de-Bétharram accusé de viol sur un ancien étudiant – elle affirme que cette réunion a eu lieu. Qu’en penses-tu?
C’est un coup de tonnerre. Son témoignage contredit complètement les déclarations du Premier ministre. Des déclarations qu’il a tenues devant les députés à l’Assemblée et devant les victimes de Betharram. Face à eux, le 15 février à Pau, il a nié avoir été conscient des faits, y compris la violence sexuelle, commis à Betharram. Cependant, en 1998, quand il a vu le juge Mirande, ce dernier lui a révélé les viols dont le père Carricart est accusé. À partir de cette date, il est certain que François Bayrou connaît la violence sexuelle. La question qui se pose maintenant est ce qu’il a fait.
À partir de 1998, il est certain que François Bayrou connaît la violence sexuelle »
Les audiences de votre comité ont également discuté de sa supposée intervention avec le procureur général de PAU dans l’affaire Carricart, qu’il a fermement nié. Devra-t-il expliquer ce point?
Je réserve mes questions à François Bayrou. Mais nous avons les témoignages de deux gendarmes qui peuvent suggérer que François Bayrou aurait essayé d’accéder à ce fichier. Encore une fois, le Premier ministre aura un discours de vérité.
Avant votre comité, la juge Mirande a parlé de «l’incrédulité» de François Bayrou face à des viols dont le père Carricart a été accusé. Hélène Pélant, sa fille, parle de «déni collectif». Elle-même a la violence dont elle a été victime. Comment interprétez-vous ces éléments?
Les secrets de la famille Bayrou ne regardent que la famille Bayrou. Notre rôle est de remettre en question les responsabilités politiques de François Bayrou, ministre de l’Éducation nationale, président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, adjoint. Et cela, en distinguant ce qui concerne la vie privée et les responsabilités politiques.
L’exercice promet d’être délicat. François Bayrou est à la fois le père d’une victime de violence et de politicien exerçant dans le département de cet établissement…
Dans ce cas, les victimes n’ont pas parlé, elles ont été brisées par ces violences. Mais c’est le rôle des dirigeants politiques pour entourer les enfants de capteurs et des procédures de rapport pour éviter cela. À la fin, ce sera pour nous de développer la loi.
Nous devons supprimer le tabou de l’éducation privée sous contrat qui n’est absolument pas contrôlé »
Do you plan to audition Hélène Pénlant?
Non. Parce que nous devons expliquer aux autres victimes que nous ne pouvons pas faire de même avec eux. Hélène Pélant est une victime parmi les 200 qui ont déjà déposé une plainte dans cette affaire. Je vous le rappelle: nous avons commencé nos auditions avec une table ronde réunissant des victimes. Mais nous ne sommes pas justice, nous ne sommes pas là pour identifier les attaquants.
Avec le député Violette Spillebout, vous êtes allé à Notre-Dame-de-Betharram. Qu’as-tu appris?
Nous avons appris qu’un fait d’agression sexuelle entre les étudiants s’est engagé en dehors de l’établissement et qu’un viol, toujours entre les étudiants, aurait été commis dans la création d’Igon [qui dépend de Bétharram, NDLR] En 2024. La gendarmerie a été avertie, mais le même soir, nous avons alerté le procureur de Pau qui nous a répondu le lendemain qu’il était au courant. Cela montre que cette question de violence ne fait pas référence au passé, mais au présent.
Vous avez déjà auditionné plus de 100 personnes, victimes, magistrat, anciens ministres… qu’est-ce qui vous a marqué?
La violence physique, nous pouvons les imaginer, mais les tortures infligées aux étudiants, c’est inimaginable. J’ai été bouleversé par la force et la fraternité des victimes. Très clairement, il y a une absence d’État sur les questions de ces violences, sur la façon dont la parole de l’enfant est la bienvenue. Nous devons soulever le tabou de l’enseignement privé sous contrat qui n’est absolument pas contrôlé. C’est ce manque de contrôle qui a permis aux attaquants pendant des années de ravager des vies. C’est ce que nous devons terminer.