Néanmoins, les nombreux géants de la technologie américaine étant très dépendants de la Chine pour leur production d’équipements de haute technologie – y compris Apple et Nvidia -, il a décidé de les réduire à 20% pour tout ce qui concerne les smartphones et les ordinateurs.
Mais dans cette partie, Donald Trump n’est pas le seul à jouer.
Insuffisant pour calmer Pékin
Pékin, dont l’unité vocale est plus facile à obtenir qu’en Europe, n’a pas cédé sous la pression de Trump et a décidé de lui faire payer son agressivité en utilisant une arme simple mais formidable: l’étranglement via des matières premières. Et ici, les «terres rares».
Ces matières premières, au nombre de 17 ans, sont essentielles dans l’industrie technologique. Ils ne sont pas «rares» en soi, mais la Chine détient près de 75% de la production mondiale (légèrement diminuée, ces dernières années) et affine la plupart de ceux qui circulent dans le monde, d’autres pays qui ont préféré laisser ce processus polluant.
Parmi eux, nous trouvons par exemple la néodymie, utilisée pour les aimants puissants présents dans les smartphones, les véhicules électriques, les éoliennes offshore ou même dans l’industrie de l’armement.
Ce blocage des exportations de Chine a déjà été effectué dans le passé et a été souligné plusieurs fois.
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Et, ce week-end, la Chine a donc décidé de bloquer l’exportation de certains métaux (y compris le néodyme et d’autres «terres rares»). Une mesure qui affecte donc le monde entier (y compris le Japon et l’Allemagne, qui sont très dépendants), mais surtout aux États-Unis. Parce que ses industries de services (Google etc.) et la technologie (Apple, Nvidia, etc.) sont précisément leurs fondements sur ces matières premières.
Nvidia, suspendue aux décisions de Donald Trump, a perdu près de 1 000 milliards de dollars
Ce blocage des exportations de Chine a déjà été effectué dans le passé et a été souligné à plusieurs reprises par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), sans répercussions réelles sur Pékin. Une affaire emblématique a eu lieu en 2011: un différend diplomatique s’est opposé à la Chine et au Japon, dans le cadre du conflit territorial des îles Senkaku. Le Japon avait soulevé le ton. La Chine avait rétorqué en bloquant les exportations des terres rares vers le Japon. La Bourse de Tokyo, composée de nombreuses sociétés technologiques, a ensuite chuté. Résultat ? Tokyo avait fait un profil bas pour calmer le géant chinois. Jeu terminé.
Quant à Donald Trump, le président américain voulait maintenir sa position et nier tout «ramollissement» sous la panique. «Personne n’est retiré des affaires en ce qui concerne le déséquilibre commercial et les barrières non tarifaires que les autres pays utilisent contre nous, en particulier pas la Chine, ce qui nous traite le plus!«Il a dit dimanche sur son réseau social social. Il reste à voir quelles cartes il a encore dans cette partie et s’il n’essaie pas encore un autre bluff.
Sophie Wilmès à Washington: “Les questions commencent à émerger ici sur la capacité de Donald Trump à décider seuls de ces aspects commerciaux”