Un nouveau comptage de personnes dans le sans-abrisme a eu lieu mardi soir, partout au Québec. La presse a suivi une équipe de quatre bénévoles qui sont allés rencontrer des sans-abri au centre-ville de Montréal.
Publié hier à 22h42
Que savoir
- Mardi soir a eu lieu le troisième comptage du sans-abrisme au Québec – et le quatrième à Montréal.
- Le ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmant, dit qu’il s’attend à une nouvelle détérioration de la situation.
- Plus d’un millier de bénévoles ont été utilisés à Montréal.
«Bonjour, puis-je vous poser quelques questions?» «Dit Virginie Allard à un homme s’est étendu jusqu’au sol, qui s’est redressé en nous entendant arriver.
Richard Verreault accepte. Le 58 ans -old dit qu’il a perdu son hébergement et vit dans les rues pendant trois ans près de l’endroit du Canada.
“C’est la première fois que je le vois. Et je trouve que c’est vraiment très bon”, a-t-il dit, empochant une carte-cadeau de Tim Hortons donnée à la fin du questionnaire pendant environ quinze minutes.
Photo Dominick Gravel, La Presse Virginie Allard a participé volontairement à la soirée d’énumération.
Virginie Allard et trois de ses collègues font partie des plus de 1 000 bénévoles qui ont passé la soirée mardi pour traverser Montréal pour compter les sans-abri là-bas.
Tous les quatre travaillent pour l’université Integrated Health and Social Services Center (CIUSS) du centre-sous-de-l’île-de-montréal. Mais étant plutôt dans la partie organisationnelle, ils ont peu d’occasions de faire du travail sur le terrain.
«Cela nous permet de rester connectés à cette réalité», explique Virginie Allard.
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Photo Dominick Gravel, La Presse
Mardi, plus de 1 000 bénévoles, dont Virginie Allard, ont voyagé Montréal pour compter les sans-abri là-bas.
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Rencontre entre Stephen et Joey Roy
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Virginie Allard, Marie-Josée Gagnon, Joey Roy et Lamine Kaba examinent le secteur pour lequel ils sont responsables.
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Photo Dominick Gravel, La Presse
Tous les passants sont discutés sur le parcours.
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Photo Dominick Gravel, La Presse
Virginie Allard accueille les passants – par.
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Port a itinérant
L’exercice, qui revient tous les trois ou quatre ans, vise à suivre l’évolution de l’itinérance dans la province au fil du temps. Cette année, il a eu lieu simultanément dans 16 régions du Québec, dont Montréal. L’événement est supervisé par le ministère de la Santé et des Services sociaux et soutenu par les CISS, les CIUSS et divers partenaires.
«Il se peut que ce soit un portrait imparfait et incomplet, mais c’est un portrait porté qui nous permet d’avoir des données, de suivre l’évolution de la réalité du sans-abrisme», explique Elaine Polflit, directrice adjointe des partenariats urbains au Ciuss dans le centre————-dinsa-de-l’ile-de-montrréal et responsable du comptage du nombre de Montréal.
Photo Dominick Gravel, La Presse Elaine Polflit
D’où viennent ces personnes, quels sont leurs besoins, qui sont-ils et quelles seraient les meilleures façons de les aider?
Elaine Polflit, responsable de la coordination du nombre de Montréal
«Il y a 20 ans, le phénomène de l’itinérance était complètement différent de ce que nous voyons aujourd’hui», explique Samuel Watts, qui dirige la Mission Home Bonne. «C’étaient plutôt des hommes, qui avaient des problèmes d’alcool. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus complexe, mais il est toujours lié à l’absence de logements abordables.» »
Photo Dominick Gravel, La Presse Samuel Watts, PDG de The Watch Mission
Le décompte se poursuivra le 22 avril, tandis que les personnes participant à certaines ressources seront rencontrées, par exemple dans les centres d’hébergement pour les personnes victimes de violence, afin de brosser un portrait mondial de l’itinérance – y compris le caché.
«Probablement, ce soir, nous verrons une augmentation. Vous devez être réaliste», admet Lionel Carmant, ministre responsable des services sociaux.
Le dernier décompte remonte au 11 octobre 2022. Les données, rendues publiques en 2023, avaient révélé qu’environ 10 000 personnes se trouvaient dans une situation itinérante cette nuit-là, qui représentait un saut de 44% en cinq ans.
La métropole à elle seule comptait 4 690 personnes dans le sans-abrisme – près de la moitié du total de la province.
Les données les plus récentes de la maison du ménage, dévoilées début avril, montrent une augmentation de 15% entre octobre 2022 et avril 2024. Plus de 9 300 personnes ont été organisées dans une ressource en 2024, dont 42% dans la métropole.
Interroger sans préjudice
Stephen, un homme de 65 ans, accepte également de nous parler. «Je connais un endroit où aller», dit-il. Il nous guide même dans la salle d’un immeuble pour faire l’entretien.
Photo Dominick Gravel, La Presse Stephen
Il dit que sa situation est devenue difficile dans la vingtaine, lorsque ses parents sont morts. Il a fini par être dans la rue il y a une douzaine d’années.
C’est Joey Roy qui dirige l’interview cette fois. Il avait participé à l’énumération en 2022. «Ce qui m’a marqué la première fois, c’est la réceptivité des gens. L’inconfort vient souvent de la personne qui posait des questions», souligne-t-il.
Photo Dominick Gravel, La Presse Marie-Josée Gagnon, Joey Roy and Virginie Allard
Pendant la soirée, les bénévoles ont approché toutes les personnes qu’ils ont rencontrées dans la rue. «Il est important de ne pas faire confiance aux apparences», explique Marie-Josée Gagnon. La plupart des passants – par ont néanmoins refusé de répondre à leurs questions, plus ou moins gentilles.
«Les deux itinérants que nous avons rencontrés, ce sont les personnes les plus sociables avec nous. Quand nous parlons de stéréotypes…» soupire Joey Roy.
Avec la collaboration de Henri Ouellette-Vézina, La presse