La médecine esthétique, comme les injections de Botox, les intérêts chaque année de plus en plus omnipraciens et infirmières. Cet engouement concerne le Collège des médecins dans un contexte où la pénurie de travail dans le réseau de santé est loin de résoudre.
Mirna Saadé travaille depuis quinze ans comme infirmière dans le domaine de la médico-esthétique. Tous les jours, elle injecte le Botox face à la face de ses clients et remplit leurs lèvres d’acide hyaluronique.
Dans sa clinique à l’ouest de Montréal, elle peut voir huit clients en une seule journée. Certains sont dans la trentaine, d’autres dans la quarantaine.
Avant, c’était tabou au Québec, et quelqu’un qui a fait ça [était considéré comme] Superficiel, se souvient-elle. Maintenant, c’est considéré comme quelqu’un qui prend soin de lui.

De la pandémie, Mirna Saadé voit un engouement pour les soins esthétiques, autant parmi ses clients que parmi les professionnels de la santé. Selon elle, c’est un travail qui attire de plus en plus d’infirmières car elle est moins stressante et beaucoup plus payante.
L’infirmière, dans son entraînement de jour, si elle fait huit heures, elle peut faire 100 $ de l’heure
Elle a dit.

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L’infirmière Mirna Saadé donne des soins esthétiques depuis 14 ans.
Photo: Radio-Canada / Charlotte Dumoulin
C’est un marché où nous sommes libres, autonomes, puis nous gagnons de l’argent.
En 2019, selon les commandes professionnelles, 158 infirmières auxiliaires ont pratiqué les soins esthétiques. Cinq ans plus tard, leur nombre avait plus que doublé.
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Le nombre de médecins qui ajoutent du laser et des injections à leur domaine de compétences augmente également chaque année.
Mais pour pratiquer les soins esthétiques, les médecins doivent informer leur ordre professionnel et démontrer qu’ils ont réussi à se former. En 2019, ces cours de formation comptaient 34 médecins. En 2024, il y en avait 87.
Sur ses 23 262 membres, le Collège compte 311 médecins qui ont suivi Entre 2019 et 2024 Formation en médecine esthétique. Parmi eux, 75% étaient des omnipraciens.
Cependant, le collège ne sait pas comment ils intègrent ces soins dans leur pratique ou à quelle fréquence ils leur donnent.
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De chsld à la médecine esthétique
Après des années dans le public, en particulier dans CHSLD et un CLSC, le Dr Behzad Kazemi travaille maintenant dans le secteur privé. Il offre 60% de ses services en tant que médecin de famille dans sa clinique.
-Mais le reste du temps, il est docteur esthétique. Entre autres choses, il injecte la toxine botulique, le Botox, les clients afin de cacher leurs rides.

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Depuis six ans, le Dr Behzad Kazemi travaille en partie en tant que médecin esthétique. Le reste du temps, il a une médecine familiale dans une clinique privée.
Photo: Radio-Canada
J’ai toujours donné beaucoup de choses, j’ai aussi travaillé dans le public des années, donc je ne regrette pas. L’expérience de l’hôpital est fantastique. Je suis médecin depuis 25 ans. J’ai ressenti le besoin de ralentir le rythme et de modifier le mode de pratique.
Il précise que cette décision n’est pas motivée par l’argent, mais par un besoin d’autonomie.
Dans un hôpital Québec, un médecin spécialisé nous a également dit de donner son temps personnel aux soins esthétiques. Il voulait garder l’anonymat, car il continue de travailler à plein temps dans le réseau public et son employeur n’est pas au courant de cette approche.
Comme l’exige le Collège des médecins, il a suivi une formation en 2019 pour pouvoir explorer cette spécialité. Pour le moment, son intention n’est pas de quitter l’environnement hospitalier, mais il n’exclut pas cette possibilité.
C’est pour le nouveau côté, c’est sympa. Je pense que ce qui attire des professionnels, c’est qu’il paie. Mais il y en a qui aiment vraiment ça et la clientèle est agréable.
Les professionnels veulent plus de contrôle
Nous sommes préoccupés par le fait que de plus en plus de médecins de diverses spécialités médicales sont formés en médecine esthétique lorsqu’il existe un problème majeur d’accès au réseau de santé
Écrit par courriel au président du College of Doctors, le Dr Mauril Gaudreault.

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Dr Mauril Gaudreault, président du College of Doctors
Photo: Radio-Canada / Marie-eve Cloutier
Le cabinet du ministre de la Santé Christian Dubé se dit également préoccupé par cette situation et prétend poser Plusieurs gestes forts pour superviser le secteur privé, tout en renforçant le réseau public
.
Le gouvernement se souvient simplement que le projet de loi 83 vise à ralentir le départ des médecins vers le secteur privé. Il pourrait être adopté dans les prochaines semaines.
Pour leur part, les professionnels qui travaillent déjà dans la médico-esthétique craignent surtout que les pratiques illégales et dangereuses découlent d’un tel engouement. Ils espèrent un meilleur contrôle des commandes professionnelles pour empêcher les personnes sans s’entraîner à faire de l’exercice dans ce domaine.
Nous sommes dans un pays libre, tout le monde peut choisir d’aller esthétique, croit Mirna Saadé. Mais vous devez savoir à l’avance quelles sont les difficultés. Ensuite, les commandes professionnelles doivent mettre des règles afin que les personnes qui vont dans ce domaine [aient] les connaissances cliniques et techniques nécessaires.
Pour sa part, la Fédération des médecins omnipractiennes de Québec a refusé notre demande d’entrevue.