
Donald Trump vole pour l’Arabie saoudite lundi, puis le Qatar et les Émirats arabes unis, une tournée qu’il espère riche en contrats économiques gargantuesques mais au cours de laquelle il ne pourra pas évacuer les conflits et les tensions au Moyen-Orient au sens large. Le président américain «se rend dans le golfe parce qu’il se sent bien. (Ses hôtes) le flatteront, s’abstiendra de le critiquer et ils traiteront les membres de la famille comme des relations commerciales», prévoit que Jon Alterman, directeur du programme du Moyen-Orient au Center for Strategic and International Studies.
L’ancien promoteur immobilier «espère gagner des promesses d’investissement», analyse Anna Jacobs, chercheuse de l’Institut arabe des États du Golfe à Washington, à un moment où sa politique protectionniste déstabilise l’économie américaine et inquiète l’opinion publique. Ryad, Doha et Abu Dhabi déploieront leur splendeur pour un leader très sensible à la pompe monarchique, en plus d’annoncer d’énormes contrats et ordres, qui pourraient passer de la défense à l’aviation via l’énergie ou l’intelligence artificielle.
Aucune étape en Israël
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont également décidé, avec les autres pays de l’organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP +), pour augmenter fortement leur alimentation en pétrole. Assez pour mettre Donald Trump, que toute baisse des prix des prix bruts, dans les meilleures dispositions. “Ce voyage est d’abord économique, mais il sera impossible d’éviter les sujets géopolitiques”, a déclaré Steven Cook, expert du Conseil des relations étrangères.
Le président américain se réunira à Ryad les dirigeants des six pays du Gulf Cooperation Council (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Koweït et Oman), dont l’influence diplomatique continue de croître, comme en témoigne le rôle de la médiation jouée par certains d’Entre eux dans la guerre en Ukraine ou le conflit à Gaza. Face à un interlocuteur imprévisible et à une diplomatie américaine jugée non très lisible, ces États chercheront à comprendre ou même à influencer la position de Donald Trump sur les principaux sujets régionaux, tels que les Houthis ou l’Iran.
Les spécialistes de la région, en revanche, jugent qu’une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, un projet pour un temps cher à Donald Trump, n’est plus pertinente à un moment où la bande de Gaza, assiégée et battue par les forces israéliennes, a une catastrophe humanitaire. Contrairement à sa tournée de mai 2017, le président américain n’ira pas en Israël, une omission qui, pour de nombreux chercheurs, confirme les tensions.