«Je voudrais dire que j’aime ma mère. » Tels sont les premiers mots de Jérôme Combot, ce lundi 20 janvier, à la barre de la cour d’assises du Finistère, à Quimper, où ce quadragénaire est jugé depuis trois jours pour tentative de meurtre sur sa mère, en Locmélar (29), le 15 février 2023.
L’homme est sec. Le visage fermé. Une émotion contenue lorsque sa mère, 71 ans, témoigne. Elle dit, d’une voix tremblante, qu’elle est « malheureuse » pour son fils. Elle semble partagée entre son amour pour lui et le besoin de se protéger. Car, après l’avoir menacée de mort, dont une fois avec une arme à feu, Jérôme Combot est allé plus loin, le 15 février 2023, en la poignardant à la poitrine, sous un barrage d’insultes. Sa mère en fait encore des « cauchemars ». Elle revit souvent la scène. «Je sens toujours le couteau entrer», dit-elle.
“Je vais la tuer”
Ce jour de février, il était 18h40 lorsqu’un voisin de la victime a appelé les secours. Jérôme Combot – qui habitait alors à Bodilis – a agressé sa mère, a-t-elle signalé aux pompiers. Ce dernier souffre de trois blessures « compatibles avec l’usage d’un couteau », selon le Dr Prigent, médecin légiste entendu par le tribunal. La porte de sa maison est retrouvée endommagée. Il y a du sang dans l’entrée, sur les vêtements de la victime et de son fils. Dépêchés sur place, les gendarmes ont interpellé un homme présentant un taux d’alcoolémie de 1,90 mg/litre de sang.
La préméditation, pour le gendarme qui a détaillé l’enquête devant le tribunal, ne laisse guère de doute. En partie parce que l’accusé s’est rendu au domicile de sa mère avec un de ses couteaux doté d’une lame de 13 cm. Aussi parce que, selon le gérant d’un bar de Locmélar qu’il a visité quelques heures avant les faits, il aurait déclaré : « Regardez-moi bien, vous verrez mon visage dans le journal demain. Cette fois, ce ne sera pas avec une arme à feu mais avec un couteau.»
A l’audience, la victime raconte comment son fils s’est tordu au fil des années. Marqué d’abord par l’accident vasculaire cérébral de son père, sa santé déclinante puis son décès en 2013. Jérôme Combot a, depuis, été hospitalisé à plusieurs reprises en psychiatrie. Il boit beaucoup. Lorsque sa mère lui annonce sa relation amoureuse avec son parrain, celui-ci ne l’accepte pas. Il la harcèle au téléphone. L’attaque de sa mère ? «Je voulais juste lui faire peur», clame Jérôme Combot, souhaitant qu’elle quitte son parrain.
-« Un effort surhumain »
La voisine, qui a appelé les secours, a déclaré avoir vu l’accusé traîner sa mère par le gilet. La victime raconte les coups de couteau à l’entrée de son domicile, la façon dont elle a ensuite réussi à s’enfuir de chez elle, au prix d’un « effort surhumain », puis devant la maison de son voisin lorsque son fils a tenté de la poignarder. encore. Elle a déclaré à la police qu’elle avait mordu la main de son fils pour le désarmer.
En détention provisoire depuis deux ans, il risque la réclusion à perpétuité.
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