Le bronzier, Étienne, est décédé à l’âge de 72 ans dans la nuit du 16 au 17 janvier 2025. Installé sur l’Île de Ré, en Charente-Maritime, depuis une trentaine d’années, c’est là qu’il a créé ses œuvres avec le objectif de dépeindre une « humanité heureuse » avec une recherche sur le vide. Un artiste « à l’âme brillante » à qui son ami, le peintre Olivier Suire Verley, rend hommage.
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“Il avait une âme qui brillait et ses sculptures ressemblaient à son âme.“C’est avec tristesse que le peintre Olivier Suire Verley se souvient de son ami Étienne, un”maître de sculpture» est décédé dans la nuit du 16 au 17 janvier. Installé sur l’Île de Ré depuis les années 1990, c’est dans son atelier de Rivedoux-Plage qu’il a conçu ses sculptures en bronze retranscrivant son goût pour l’humanité, l’amour et la spiritualité. Une véritable sensibilité qui lui vaut un succès international, de New York à la Chine.
Né en 1952, Étienne Pirot dit « Étienne » a grandi directement, immergé dans le milieu artistique. Fils du peintre Jean-Marie Pirot, plus connu sous le nom d’Arcabas, il débute ses études à l’Université d’Ottawa avant de les poursuivre à Marseille et de compléter son cursus aux Beaux-Arts de Paris. Tout au long de sa carrière, il expose en France, aux Etats-Unis, dans toute l’Europe et en Asie.
Après avoir expérimenté le bois et la pierre, Etienne décide de travailler le bronze, qu’il ne quittera plus. “Au départ, je suis tailleur, mais un tailleur qui a besoin de ce vide. La pierre, le bois et les autres matériaux ne me permettaient pas de creuser ainsi. C’est pourquoi je me suis tourné vers le bronze qui m’a permis d’enlever de la matière afin de suggérer dans les vides», racontait-il à France 3 en 2016, en ouvrant les portes de son atelier.
Outre ce travail du vide, le sculpteur aimait particulièrement les différentes nuances que peut prendre le bronze. “Ce contraste entre l’or et la couleur donne vie à la sculpture.“
J’ai un immense plaisir à révéler le bronze, lorsqu’il est poli, il est comme l’or.
Étienne Pirot known as Étienne,sculpteur
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“Il travaillait ses œuvres avec une grande pureté. Il respirait en sculptant», se souvient Olivier Suire Verley. Étienne impose une réelle exigence à ses œuvres, les affinant sans cesse. “Mon problème est d’être à la fois porteur d’un message et d’une symbolique tout en étant très précis visuellement. je n’ai pas beaucoup de marge d’erreur», a révélé le sculpteur à France 3.
Dans ses sculptures, les visages sont très travaillés, les mains sont dessinées avec précision. Et un élément revient sans cesse : les oiseaux. “Les oiseaux sont pour moi une sorte de point de ralliement extraordinaire entre la terre et le ciel. Ce sont des symboles extraordinaires de liberté et de paix pour toute l’humanité.a expliqué l’artiste. C’est ce qui m’intéresse : une humanité heureuse.“
Olivier Suire Verley se souvient notamment d’être allé en Chine avec lui, pour exposer ensemble. “Il y était déjà très connu et c’était extraordinaire de voir les gens apprécier son travail.se souvient le peintre. Sa sensibilité à fleur de peau touchait les gens là-bas, elle résonnait en eux.“
C’est cette sensibilité universelle qui fait son succès à travers le monde. Mais de tous les lieux où il expose, c’est sur l’île de Ré que le sculpteur se sent le mieux. “J’ai choisi un territoire qui me convient parfaitement, dans lequel je sais me ressourcer et trouver l’inspiration. Je suis de plus en plus heureux d’être ici», disait-il en 2016.
Étienne avait un côté magistral, une vraie stature, ce poids qu’ont les grands artistes !
Olivier Suire Verley,artiste et ami d’Étienne
Son ami, Olivier Suire Verley, se souvient d’un gourmet qui organisait chez lui «des dîners incroyables« . Il se souvient d’un homme fidèle et « fou d’honnêteté », capable de se laisser emporter par les discussions sur l’art. “Il avait une innocence quelque peu franche et en même temps une profonde réflexion», dépeint-il, souriant malgré le chagrin.
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