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Contrebande de tabac et droits historiques

Cinq personnes accusées de complot en vue de faire passer du tabac en contrebande et d’avoir fraudé près de 40 millions de personnes à Ottawa ont été acquittées avant même que leur procès n’ait lieu. Prononcé avant Noël, cet acquittement fait suite à une décision de la Cour supérieure ayant reconnu, en 2023, les droits acquis, constitutionnels et historiques des Mohawks en matière de commerce du tabac.

Selon les preuves recueillies lors de l’enquête, menée par les enquêteurs du programme Accès Tabac du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et décrites dans un résumé des faits déposé dans le cadre d’une requête débattue en cour, Logan Kane , Frederick Francis Leblanc, Christina Williams, Tehoriwathe Beauvais et Cody Raven Jacobs auraient été impliqués, à différents niveaux et dans différents rôles, dans 16 importations de tabac par camions semi-remorques entre février et octobre 2021.

Plus de 31 000 livres de tabac ont été importées à chaque fois, estiment les autorités.

En calculant les taxes applicables sur ces quantités, au moment où les importations ont eu lieu, les montants non payés en taxes au gouvernement fédéral en vertu du Loi sur l’accise s’élèvent à plus de 37 millions, ont-ils conclu.

Fausses déclarations

Selon les éléments de preuve, les suspects, qui n’avaient pas de permis pour importer du tabac en provenance des États-Unis, ont eu recours aux services d’un transporteur qui a fait de fausses déclarations en douane.

Logan Kane aurait, selon la police, dirigé les opérations depuis la réserve des Six Nations, en Ontario, et aurait été aperçu régulièrement sur la réserve de Kahnawake, sur la Rive-Sud de Montréal.

Le tabac aurait été commandé à la société américaine Can Star International Inc. au prix d’environ 115 000 $ CAN par chargement.

Deux des accusés sont des clients présumés qui ont acheté du tabac importé alors qu’ils ne détenaient pas de permis les autorisant à produire des cigarettes au Canada.

Plusieurs camionneurs auraient participé au transport du tabac depuis Détroit, où le tabac était stocké. Il a ensuite été livré dans un lieu inconnu à Kahnawake, mais deux des accusés auraient auparavant accompagné les camionneurs jusqu’à un point de rendez-vous près de la réserve.

Jugement de la rivière

Cette preuve n’a jamais subi l’épreuve des tribunaux, puisque les avocats des accusés ont présenté une requête en acquittement en vertu d’une décision rendue par la juge Sophie Bourque, de la Cour supérieure, en 2023. Le juge Daniel Royer a accepté les conclusions de son collègue, et acquitté l’accusé.

À l’automne 2023, après plus de trois ans de procédures, 50 témoins et la rédaction d’une décision étalée sur une période d’un an et demi, le juge Bourque rend un jugement de 365 pages et acquitte deux Mohawks de Kahnawake accusés de tabac. faire de la contrebande et frauder les gouvernements.

Dans sa longue décision, la magistrate a analysé les traditions, 10 traités conclus entre les Mohawks et les Britanniques entre 1664 et 1760 (la « chaîne d’alliance »), les accords oraux, les alliances et les échanges conclus ou réalisés entre les Six Nations et les premiers. Les Européens arrivent au Canada.

« La chaîne d’alliance est un traité non éteint. Le tribunal estime qu’il existe des preuves concluantes dans le dossier selon lesquelles le commerce du tabac auquel les plaignants ont participé améliore le bien-être économique et la qualité de vie de la communauté dans son ensemble », a écrit la juge dans sa décision.

« Les faits montrent qu’une grande partie de la communauté considère le commerce du tabac comme la meilleure voie vers l’autodétermination économique, et c’est effectivement le cas. La Cour conclut donc que les demandeurs ont démontré, de manière pondérée, que leur participation à l’industrie du commerce du tabac des Mohawks de Kahnawake est protégée par leur droit ancestral de poursuivre pleinement leur développement économique », a poursuivi la juge Sophie Bourque. , aujourd’hui retraité.

La poursuite a porté en appel cette décision rendue par le juge Bourque, et réfléchit à l’idée de faire de même avec celle du juge Royer.

Pour contacter Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 21. 4918, écrivez à [email protected] ou écrivez à l’adresse postale de La presse.

 
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