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De boat people à peintre

Né au Vietnam en 1971, Tuan Vu quitte son pays natal avec sa famille en 1981, après deux tentatives infructueuses. « Deux fois, nous sommes allés en prison. Mon père, colonel dans l’armée américaine, a été emprisonné pendant 20 ans. Ma mère a organisé l’évasion de les boat people. Elle a été emprisonnée pendant six mois. Ma grand-mère m’a accueilli avec mes sœurs et mes frères. Nous avons tout perdu, mais nous avons fini par fuir en bateau vers l’Indonésie pour ensuite atterrir à Montréal. »

Disant apprécier la « gentillesse des Québécois », Tuan Vu a appris le français dans une classe d’accueil pour immigrants. Puis il intègre le système scolaire, apprend l’anglais à l’université et finit par devenir ingénieur électricien spécialisé en télécommunications. À partir de 1996, il a travaillé pour des sociétés comme Ericsson et Cisco, installant des logiciels dans le monde entier. « J’ai même vécu un an en Suède pour Ericsson. »

Il a toujours peint et dessiné. Lorsqu’il était jeune, il dessinait les démons qui peuplaient ses cauchemars. Plus tard, il décora les intérieurs. Jusqu’à ce qu’un professeur d’arts visuels de l’école secondaire Lucien-Pagé vienne dire à sa mère que son fils était doué et qu’il devrait se diriger vers les arts. « Mais pour moi, à l’époque, l’art était une folie et j’aimais particulièrement la science. »

Tuan Vu a ainsi pris le chemin de l’ingénierie tout en continuant à créer, en suivant des cours de peinture, d’histoire de l’art et de photographie sur internet le soir, après le travail.

Expérience photographique

  • PHOTO FOURNIE PAR TUAN VU

    Buisson ardent

  • PHOTO FOURNIE PAR TUAN VU

    Le diplomate

  • PHOTO FOURNIE PAR TUAN VU

    Dans la forêt

  • PHOTO FOURNIE PAR TUAN VU

    Nord géographique

  • PHOTO FOURNIE PAR TUAN VU

    Nager sur la planète bleue

  • PHOTO FOURNIE PAR TUAN VU

    Compagnons d’échecs

  • PHOTO FOURNIE PAR TUAN VU

    La vie à la plage 5

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En 2010, il réalise que son art est populaire en organisant une vente aux enchères pour Haïti, qui vient d’être frappée par un tremblement de terre. En vendant ses tableaux, il a récolté 7 000 $ pour cette cause. Il se consacre ensuite à la photographie jusqu’à réaliser sa première peinture solo au Livart, à Montréal, en 2021, en pleine pandémie.

PHOTO FOURNIE PAR L’ARTISTE

Une des œuvres mises aux enchères en faveur d’Haïti en 2010

« J’ai tellement peint chez moi pendant la pandémie que je ne savais plus où mettre mes tableaux. J’ai cherché un lieu pour exposer dès la fin du confinement et j’ai loué le Livart pour quatre jours. J’ai vendu 90% des tableaux. C’est comme ça que ça a commencé. »

 
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