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Franck Brudieux, ambassadeur anonyme et passionné de La Machine

l’essentiel
Il est présent dans toutes les émissions depuis le début. Franck Brudieux est fan de la compagnie La Machine.
Passionné de photo, il a réalisé de superbes clichés du Minotaure, de l’Araignée et de Lilith. Rencontre.

Les 25, 26 et 27 octobre, plus de 1 200 000 personnes ont défilé aux côtés des Machines, dans les rues de Toulouse, lors du deuxième opus du « Gardien du Temple, La porte des Ténèbres », créé par François Delarozière. Dans cette foule d’anonymes, il y avait Franck Brudieux. Appareil photo en bandoulière, ce néo-Toulousain a passé de longues heures à attendre que Lilith, la femme Scorpion, se réveille ; d’Astérion, le Minotaure ou d’Ariane, l’Araignée.

De ces trois jours de spectacle extraordinaire, ce passionné de La Machine, originaire de Nantes (ville où l’entreprise possède un atelier) a savouré chaque instant. Avec son vieux Nikon D200 numérique, il a réalisé de superbes photos en noir et blanc. « Je fais de la surimpression. Autrement dit, je m’amuse à photographier le ciel ou d’autres éléments en plus de l’événement et je superpose les deux. Je ne fais pas ça sur Photoshop après coup, mais sur le moment pour profiter du hasard dans mes images », annonce Franck Brudieux. Cela donne un Astérion traversé par les nuages, une Lilith sur le Pont Neuf transportée par un ciel tourmenté ou transpercée par un paysage d’arbres et de foules…

Ayant vécu 10 ans à Nantes, de 1992 à 2002, Franck Brudieux assiste aux premiers spectacles de rue. “A l’époque, c’était Royal de Luxe, je les ai suivis quasiment depuis le début.” Franck avait d’ailleurs photographié des girafes géantes en amateur pour « Pil L’Hebdo », un magazine nantais. « Au - des Géants, il y avait toute une série de Lilliputiens qui les manipulaient. C’était beaucoup moins automatisé qu’aujourd’hui. Je me souviens aussi qu’ils nourrissaient les girafes, ce que l’on ne retrouve pas chez le Minotaure, qui est considéré comme un Dieu et n’a pas besoin d’être nourri », rigole-t-il.

«Même esprit de départ»

Franck se réjouit que l’entreprise La Machine ait conservé « cet esprit initial. Ce qui se passait à Nantes se retrouve aujourd’hui à Toulouse, où le spectacle mobilise toute la ville, dans le plus grand secret. En dehors des grands grèves, c’est le seul moment où toutes les générations se réunissent pour créer une cohésion », note le photographe. Et de poursuivre : “J’aime le fait qu’il n’y ait pas de merchandising, ni de sécurité ostentatoire qui détruirait la poésie du spectacle”.

Durant les trois jours du dernier opéra urbain, Franck a ressenti « une grande symbiose entre les gens. Pendant les longs délais d’attente, nous nous parlons. Même si certains critiquent le coût du spectacle, il faut admettre que sa beauté pardonne tout. Aux commandes, François Delarozière est attentif à tous les détails des mouvements, ce qui fait oublier que l’on est en présence de Machines tant leur âme est omniprésente.
Autant d’éloges qui font de lui l’un des meilleurs ambassadeurs de La Machine, « même si je ne les connais pas personnellement », assure-t-il.

Franck garde pour lui ses photos du défilé. «Je les fais par plaisir. Peut-être qu’un jour ils seront exposés», poursuit le photographe amateur, qui a un autre travail à côté. « Je suis technicien à la Direction générale des techniques aérospatiales, à Balma », explique-t-il.

Son père avant lui

Ce quinquagénaire a découvert la photographie grâce à l’astrophotographie. « À l’époque, j’avais gagné un concours du CNES avec la comète de Halley. » Il sera également photographe sportif indépendant pour Ouest et La Presse de la Manche en parallèle de son activité de mécanicien sur sous-marins nucléaires à Angoulême puis Cherbourg.
Une première exposition sur les paysages bretons, en 1995, l’emmène même à Sarajevo, « pour accompagner des journalistes dans le cadre d’un projet avec la Fondation Danielle Mitterrand. J’ai pris des photos juste à la fin de la guerre.
Franck s’est installé dans la Ville Rose en 2007, ville où il a passé ses premières années d’études puisque son père, ingénieur aéronautique, y vivait. « Aujourd’hui, j’habite non loin de là où j’ai grandi. »
C’est également à Toulouse qu’il enrichit son expérience de photographe avec une formation à l’École nationale supérieure de l’AudioVisuel (ESAV).
Finalement pourquoi fait-il des images ? « Il s’agit d’être en relation, d’échanger et de transmettre », conclut Franck.

 
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