News Day FR

Comment les galeries de Douarnenez gagnent-elles leur vie ?

« Toutes ces galeries sont folles ! » « . Il n’est pas rare d’entendre cela de la part des visiteurs qui découvrent les rues de Douarnenez. Bon nombre de ces galeries ont vu le jour dans les années 2000, d’autres sont nées juste avant la crise sanitaire, et une dizaine après la pandémie.

Avoir une autre activité

En 2019, tous deux retraités, Alain Eudot et Martine Chapin ont ouvert Chambre Claire, une galerie dédiée à la photographie. « Nous avons un statut associatif. Nous faisons vraiment ça pour le plaisir. Avec quatre expositions de six semaines chacune, la Chambre claire a une durée d’ouverture de six mois par an. Alain redresse un cadre au mur : « On n’a pas de loyer et on ne se paie pas… Sinon ce ne serait pas viable. Ce n’est pas une activité à but lucratif, cela ne serait pas possible. Nous équilibrons simplement nos flux de trésorerie. Martine ajoute : « Ceux qui peuvent aujourd’hui vivre d’une galerie ont, bien souvent, une autre activité à côté… Ou ce sont des galeries liées à des acheteurs du monde entier, sinon c’est difficile.

>
Alain Eudot et Martine Chapin : « Nous n’avons pas de loyer et nous ne nous payons pas… Sinon ce ne serait pas viable. Ce n’est pas une activité à but lucratif, cela ne serait pas possible. Nous équilibrons simplement nos flux de trésorerie. (Le télégramme)

Une galerie ou une cuisine ?

Clémentine Denis a ouvert en mai dernier « La main bleue », où elle expose principalement des artistes douarnéistes. « Quand j’ai ouvert, le premier commentaire que j’ai reçu sur Facebook était : une autre galerie ! J’ai eu beaucoup de demandes d’exposition d’artistes locaux, mais pas forcément d’acheteurs.

En vivre ? Cela semble difficile aujourd’hui : « C’est très compliqué. J’ai fait un été avec un salaire maximum de 450 €, et en novembre, 38 €. Depuis septembre, j’ai commencé mon activité de thérapeute, mon premier emploi, et j’ai également pris un troisième emploi.

J’ai naïvement cru que j’allais jouer à la vendeuse derrière mon comptoir

Elle ne sait pas si sa boutique tiendra encore longtemps : « Je me donne encore un an ou deux et on verra. Je n’étais pas prêt pour le métier de commerçant. J’ai naïvement cru que j’allais jouer à la vendeuse derrière mon comptoir. »

Elle pense également que son emplacement n’est peut-être pas idéal.

L’emplacement idéal ?

Il s’agit sans doute de celle de la galerie d’art contemporain Plein Jour, place des halles, dirigée par Alexandra Duprez et Jean-Pierre Le Bars, tous deux plasticiens à Douarnenez depuis près de trente ans. « Nous allons fêter les dix ans de Plein Jour en avril prochain. » La galerie est installée au rez-de-chaussée de leur maison. « J’y ai installé mon atelier et le lieu était si bien situé que nous avons décidé d’en faire une galerie, avec deux à trois expositions par an. Mais nous sommes avant tout des artistes et nos revenus proviennent de notre activité de plasticiens. Les galeristes, c’est pour le plaisir, sous statut associatif », précise-t-elle. Selon Jean-Pierre, « pour vivre uniquement d’un galeriste, il faut pouvoir s’investir pleinement, participer à des salons, des foires, vendre sur internet. Sans ça, c’est compliqué.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :