L’affiche de la conférence de presse DTR Fight de Billy a relancé les discussions autour de l’utilisation de l’IA dans la création de miniatures. Si les internautes dénoncent un travail mal fait, les professionnels défendent son usage, invoquant des conditions de travail difficiles.
Comme le musiciensde la acteurs ou acteurs de la voixl’arrivée de l’intelligence artificielle bouleverse l’industrie de la création de contenu sur Youtube et notamment la création de vignettes, ces petites images qui illustrent les vidéos. Et depuis plusieurs jours, le débat fait rage sur les réseaux sociaux.
Tout a commencé par une simple annonce faite par Billy, alias RebeuDeter sur Twitch. Via une publication sur Paris La Défense Arena.
“La famille… nous voilà… Rendez-vous le 28 et pour pimenter au maximum la conférence de presse, c’est VOUS qui viendrez nous poser vos questions”, lance le vidéaste dans un message sur X, visionné près de 10 millions de fois. fois.
Une affiche controversée
Pour promouvoir l’événement, Billy a mis une affiche en ligne. On peut voir les différents participants du gala de boxe, comme Billy, GregMMA, Kaatsup et Dooms, assis autour d’une table, un micro devant eux.
Le problème est que ce design est loin de faire l’unanimité sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes soupçonnent le vidéaste d’avoir utilisé l’IA pour créer l’affiche. « Par contre, entre les cheveux de Mastu et les grosses têtes sur les petits corps, osez me dire que ce n’est pas fait avec l’IA », confie un internaute.
« Kaatsup qui a 8 doigts, Brawks 4 bras et deux pulls mixtes. Bras fins. Des micros bizarres mdr. Nous sommes peut-être sur l’une des pires affiches promotionnelles jamais réalisées par l’IA », ajoute un autre. « Il faut bien payer un graphiste à un moment donné », renchérit un autre.
De son côté, Rebeudeter affirme avoir « toujours payé » des graphistes pour créer ses miniatures ou ses affiches. “Frères, je vois beaucoup de gens s’indigner de l’affiche parce qu’elle a de l’IA, mais j’ai payé un graphiste pour la réaliser (il n’avait pas de directives en matière d’IA ou quoi. Je lui ai donné carte blanche)”, promet-il sur X, le 22 novembre dernier.
IA, défauts et salaires de misère
« J’ai toujours payé des graphistes et je le ferai toujours », assure-t-il. “Alors certes, il a mal géré l’IA et certes, ce n’est pas du goût de tout le monde, mais vous me connaissez, je n’ai pas de mauvaises intentions et je respecte ce métier”, poursuit-il dans un long message explicatif.
Mais les internautes continuent de critiquer l’utilisation de l’intelligence artificielle par les miniamakers, ces artistes chargés de créer des vignettes pour les vidéos des YouTubeurs. Ils dénoncent notamment des créations bâclées, pleines de défauts.
Pour étayer leur propos, certains utilisateurs ont alors commencé à pointer les quelques anomalies générées par l’IA dans certaines images vidéo. C’est par exemple le cas de la miniature Rasenya, qui contient des mains à six doigts ou des visages légèrement déformés.
“C’est ça. La grande vague de piratage des graphistes va enfin commencer et nous ne sommes pas prêts pour cette fumée”, a partagé Kid Lonni, vidéaste suivi par 298 000 abonnés sur YouTube.
« Sans IA, le métier de miniamaker n’est pas viable »
Mais la plupart des professionnels défendent l’utilisation de l’IA dans les miniatures, ainsi que le travail de Rasenya. C’est par exemple le cas de Staku, miniamaker pour Michou ou de Cyril MP4 qui dénonce les conditions de travail dans son métier. « Sans l’IA, le métier de miniamaker n’est quasiment pas viable », dit-il.
« Le marché est de plus en plus saturé de nouveaux minimakers, ce qui est d’une part une bonne chose, car le métier se met en avant et fait parler de lui, mais en même temps, plus de concurrents signifie moins. clients par graphiste», observe le graphiste, avant de débiter les chiffres.
Selon ses estimations, en France, le prix d’une miniature varie entre 50 et 120 €. Cependant, une figurine prend entre 5 et 7 heures, sans IA. « Le tarif horaire moyen d’un graphiste indépendant français est d’environ 35 €. »
Résultat, « pour réaliser cette miniature sans IA, Rasenya devrait théoriquement demander entre 175 et 245€, sauf que comme je vous le disais, presque personne n’accepterait de payer plus de 120€, alors que devrait faire Rasenya ? », demande Staku.
« Être contre l’IA, c’est comme être contre Internet »
Quelques options sont alors possibles. Il peut réduire ses coûts horaires et diviser par deux son salaire. “A long terme, son entreprise ne sera pas viable et il devra arrêter de travailler dans ce secteur”, estime Staku. Une autre possibilité est de réduire la qualité de vos créations et de travailler au maximum 3,5 heures sur une miniature.
“Les miniatures seront largement de moindre qualité et à long terme, Rasenya aura du mal à trouver des clients, car son travail ne sera pas à la hauteur”, insiste-t-il.
Du coup, le miniamaker n’a plus qu’un choix : utiliser l’IA pour produire un travail d’une certaine qualité, et gagner du temps. « Rasenya peut ainsi conserver son taux horaire normal et vivre de son travail, et il peut aussi toujours trouver des clients et donc vivre de son travail », conclut-il.
Un avis partagé par Jonathan Condessa, planificateur stratégique à l’agence Otta. « Cette technologie permet aux créateurs de gagner du temps et de l’argent, tout en proposant une vidéo de meilleure qualité », résumait-il auprès de Tech&Co en avril dernier.
Le débat autour de l’usage de l’IA dans la profession n’est pas nouveau. Mais la plupart des créateurs de contenu semblent privilégier l’utilisation de cet outil.
« Être contre l’IA, c’est comme être contre Internet ou l’électricité. C’est tout autour de nous », relativisait Cyprien Iov en avril dernier, interrogé par Tech&Co. “Cela ne sert à rien de lutter contre cela.”
Le YouTubeur aux 14,5 millions d’abonnés utilise parfois l’IA pour découper des acteurs dans des vidéos.
“Quand je n’ai pas beaucoup d’inspiration sur un thème difficile, je peux demander à une IA de générer une image”, explique
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