En Italie, un tableau du Caravage révélé pour la première fois au grand public

Le palais Barberini, l’un des très beaux musées de Rome, expose à partir du samedi 23 novembre un tableau du Caravage, quasiment jamais vu jusqu’à présent. Le portrait de Maffeo Barberini appartient à un propriétaire privé. Une salle du musée lui est réservée.

Pour Alessandro Zuccari, l’un des spécialistes italiens du Caravage, “c’est vraiment une stupeur, comme un cadeau avant Noël ! Nous attendions depuis des années l’exposition de ce tableau que nous ne connaissions qu’en photos mais que personne de ma génération n’avait vu.

Maffeo Barberini, qui deviendra pape, porte une soutane vert foncé, il pose assis de trois quarts, une lettre serrée dans la main gauche, l’index de la main droite pointant vers l’extérieur du tableau
« La lumière est déjà celle du Caravage, mais avec moins de contraste que dans les œuvres ultérieuresexplique Alessandro Zuccari. Les gestes sont très éloquents, comme toujours, et ce look si vivant ! »

Ce tableau rentre « à la maison ». Parce qu’il appartenait à l’immense collection Barberini. Mais les vieilles familles aristocratiques ont parfois besoin d’argent : dans les années 1930, le portrait est vendu. L’État, qui aurait pu s’y opposer au nom de la protection du patrimoine, ne le fait pas. Parce que “Le Caravage n’avait pas autant d’importance à l’époque”souligne Paola Nicita, commissaire de l’exposition.

Sa peinture est proche de notre sensibilité contemporaine, mais jusque dans les années 1930, contrairement à Botticcelli par exemple, il n’était pas considéré comme un peintre extraordinaire.

Paola Nicita

sur franceinfo

Ce sont deux critiques d’art qui ont retrouvé des traces du tableau en 1963. Chez un marchand ou un particulier ? Ils ne le disent pas. Ils le photographient. C’est définitivement un Caravage. Depuis, presque personne ne l’avait revu.

Le directeur du musée a convaincu la famille italienne qui le possède aujourd’hui de le prêter pour quelques mois. Pourrait-il être exposé en permanence, voire acquis par l’État ? ? “Pour l’instant c’est un rêve, a déclaré Thomas Clément Salomon. Nous essayons de transformer le rêve en réalité. Pour l’instant, Le portrait de Maffeo Barberini est visible jusqu’au 23 février.