En 2008, c’est à l’initiative du Centre Culturel Français, aujourd’hui Institut Français du Cambodge (IFC), que le festival voit le jour. Photo Phnom Penh. Alain Arnaudet, qui en était alors le directeur et avait déjà lancé un festival de danse, un festival de musique de rue ou des activités théâtrales, avait reçu deux jeunes qui souhaitaient exposer leurs photographies dans un établissement qui n’était pas encore équipé comme tel. il l’est aujourd’hui. Sensible aux problématiques qui se dessinaient autour de l’image et conscient du fait qu’il n’existait dans le pays aucune structure donnant accès ou formation à la photographie, il décide de créer un festival annuel qui lui serait dédié.
Nous avons très vite défini les axes : échanges entre les cultures asiatiques et celles du reste du monde, notamment de l’Europe, présentation sans privilégier un style ou une école des pratiques contemporaines de la photographie, montrer des auteurs et artistes de toutes origines et esthétiques et aider ainsi le émergence de la photographie cambodgienne contemporaine.
La première année, il était difficile de trouver quatre Cambodgiens dont les œuvres pouvaient être exposées et la grande majorité du public était composée d’expatriés. Lors de la dixième édition, nous avons pu exposer dix photographes cambodgiens bien habillés sur le grand mur de l’ambassade de France, nous en avons projeté vingt-cinq lors de la soirée d’ouverture, le public était déjà très largement cambodgien, plus d’un Une centaine de bénévoles ont permis à l’événement d’avoir lieu, la petite structure du Studio Image a œuvré à l’initiation et à la formation de jeunes photographes au sein de l’IFC qui ont naturellement trouvé leur place dans les éditions suivantes. Pari gagné, donc. Merci tout d’abord à la confiance et à la participation des artistes.
Depuis deux ans, à la programmation habituelle, nous avons ajouté un focus sur un « pays invité ». Après la Suisse et Taiwan, cette quinzième édition accueillera la France qui, depuis le début, est le fidèle soutien de l’événement grâce à l’Institut français de Paris et Phnom Penh. Par Christine Spengler au Musée Sosoro à l’occasion de cinquante ans de photographie historique qu’elle a réalisé lors du premier bombardement de Phnom Penh par les Khmers rouges en 1974 aux recherches liant photographie, science et fiction de Vincent Fournier occupent le mur du From De l’ambassade de France aux propositions aux esthétiques contrastées de Jean-François Spricigo et d’Aglaé Bory dans le domaine du documentaire, entre autres, la France est donc à l’honneur. Avec de nouveaux auteurs cambodgiens comme Ly Sovanna au centre Bophana, partenaire fidèle depuis le premier jour, ou Ourng Sam Ang à l’IFC et l’artiste vietnamien Chiron Dong, le dialogue s’instaure comme chaque année entre les deux continents.
Généreux cadeau d’anniversaire, une exposition collective dans la galerie IFC rassemble une soixantaine d’artistes ayant déjà participé à Photo Phnom Penh et qui nous proposent de nouvelles œuvres, dont certaines en vidéo. Diversité encore avec des signatures du monde entier, des propositions stylistiques radicalement différentes, du documentaire comme de la narration, du témoignage comme du rêve. Un panorama de la photographie d’aujourd’hui et une belle présence de ce qui peut désormais être considéré comme une nouvelle école de la photographie cambodgienne. Une évolution qui a été, depuis le début du festival, aidée et soutenue par la délégation locale de l’Union européenne.
Cette quinzième édition coïncide avec un événement important, l’ouverture, enfin, d’une structure de formation et de professionnalisation en photographie et images. Reprenant le titre de Studio Images, c’est grâce au soutien de la Direction Suisse de Développement et de Coopération (DDC) que naît cette structure indépendante qui établit des liens avec d’autres établissements dans le monde et entre autres avec l’Ecole Nationale Supérieure de Photographie d’Arles. . Actif depuis septembre, il a bénéficié du soutien des partenaires traditionnels du festival, l’Institut français, l’Union européenne, Cambodge Aéroports et Cambodge Living Arts ainsi que de partenaires privés pour sa première année d’existence. Et elle doit préparer et construire son avenir.
Joyeux anniversaire Photo Phnom Penh, bonne fête et regardons vers demain.
Christian Caujolle
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