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la polycrise du monde et la polycrise des

Quinze ans plus tard Facteur C. L’avenir passe par la culture (La Presse/Voix Parallels), Simon Brault, directeur principal des , est revenu à l’écriture. Il revient avec Et si l’art pouvait changer le monde ? Pour quoi ? Car « tous les enjeux entourant les Autochtones, la diversité, l’intelligence artificielle, voire les plateformes numériques » sont nouveaux dans le contexte culturel, indique-t-il en entrevue.

Pour Simon Brault, il faut aujourd’hui « démontrer que la façon dont fonctionne actuellement le secteur culturel est totalement contraire à tous les principes du développement durable, à toutes les conventions que le Québec et le Canada ont signées à ce niveau », scande-t-il.

«Je pense qu’il faut examiner à la fois les budgets de subventions – qui doivent être augmentés –, la répartition des subventions – car la manière dont les subventions se répercutent est clairement insatisfaisante – et la question du filet de sécurité sociale. »

L’ancien directeur du Conseil des Arts du Canada (2014-2023), ancien président de Culture Montréal (2002-2014) et ancien directeur de l’École nationale de théâtre (1992-1997) « avait une expérience suffisante, des privilèges pour pouvoir accumuler cette expérience, pour tenter de communiquer des idées » face aux batailles à mener.

« Je ne trouve pas qu’il y en ait beaucoup qui fassent ce travail. Je me suis dit : ‘je vais le faire’ », ce qu’il accomplit avec ce livre où il s’adresse « beaucoup aux étudiants en art ou en gestion culturelle, aux gens du secteur culturel et, évidemment, aux gens qui prennent décisions ».

C’est dans la langue chargée de ce dernier qu’il a choisi d’écrire. « J’ai un peu fluctué entre différentes langues, avoue-t-il, mais on est d’accord, je n’écrivais pas de poésie ou de fiction, c’est clair. »

« Nous sommes, je pense, dans un creux » pour les arts. « Et je pense que si on limite la conversation à dire seulement « il nous faut 20 millions de plus au Québec » ou « 2 millions de plus à Montréal », on se trompe. Cela ne résoudra pas le problème. »

Revenu garanti pour les artistes

Il y avait de sérieux problèmes avant la pandémie, analyse Simon Brault. La crise sanitaire aura permis de réels progrès pour l’environnement.

Le plus important ? La Prestation canadienne d’urgence (PCU). « Pour la première fois, les artistes étaient considérés comme n’importe quel autre travailleur de la société et bénéficiaient d’un filet de sécurité sociale. »

Qu’est-il arrivé, par ailleurs, aux conversations politiques avec le gouvernement Trudeau sur un éventuel revenu garanti pour les artistes ?

Au Parlement et au Sénat, après la pandémie, un comité a étudié cette possibilité. « Nous avons le système de gestion PCU, nous savons qui est un artiste. On sait que c’est réalisable», affirme Simon Brault.

Mais deux choses se sont produites, explique-t-il. Sur le plan politique, la dynamique s’est essoufflée. « Et je dirais que le secteur lui-même, à part l’Union des Artistes, s’est beaucoup plus concentré sur la survie des institutions et moins sur la survie des artistes. »

« Nous sommes ici dans une situation terrible. De nombreux artistes espèrent avoir des subventions pour payer leurs courses, alors qu’elles devraient servir à créer et réaliser des projets. »

«Et beaucoup de subventions accordées sont tellement réduites que cela constitue un encouragement direct à l’auto-exploitation des artistes», précise celui qui a dirigé la refonte du Conseil des Arts du Canada en 2017, et a par conséquent conçu le fonctionnement des programmes de subventions fédéraux actuels. .

Une vision commune

Selon Simon Brault, « on se dirige vers une élection fédérale qui risque d’être encore une fois catastrophique. Le Québec a la capacité d’influencer cela. C’est le seul endroit où la question culturelle a un impact potentiel au niveau électoral.»

« Je pense qu’il est temps, au Québec, d’avoir une coalition beaucoup plus large. Le niveau d’exigence n’est pas suffisamment ambitieux. »

Aucun parti ne pourra résoudre ces problèmes, estime-t-il. « Ce ne sont pas les décideurs qui vont vraiment changer les choses, à moins qu’il n’y ait suffisamment de pression. C’est trop important pour le laisser entre les mains d’un sauveur. Il n’y aura pas de sauveur. »

Des solutions n’émergeraient-elles pas des milieux artistiques eux-mêmes si nous les financions pour qu’ils puissent faire plus que survivre ?

« L’argent, c’est bien. Mais il y a toujours une fraction qui fera la même chose. Il y a la répartition de cet argent, qui est souvent très inégale et inéquitable. Oui, il y a des choses qui grandissent, mais ces choses doivent être soutenues à plus long terme que ces moments où nous avons plus d’argent. »

Selon lui, accorder davantage de financement au ministère de la Culture ou aux conseils des arts ne rendrait pas les choses plus durables. « Je plaide donc pour plus d’argent, mais je plaide également pour une redistribution de cet argent et une vision à plus long terme. »

Et si l’art pouvait changer le monde ?

Simon Brault, Global Art, Montreal, 2024, 200 pages

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