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Au Musée des de Nantes, le paquebot comme objet de fascination pour l’avant-garde moderniste

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« Le lancement de « Normandie » » (1933), de Jules Lefranc. VILLE DE LAVAL

Pour les vacances de la Toussaint, Nantes propose une traversée de l’Atlantique au bilan carbone modeste : il suffit de se rendre au Musée des de la ville, auquel on accède depuis la gare en traversant le jardin des Plantes, teinté de or et rouge au début de l’automne. Sur les deux étages du bâtiment, magnifiquement rénové et agrandi en 2017, l’établissement présente une exposition qui nous replonge dans les voyages entrepris, dans l’entre-deux-guerres, sur des bâtiments flottants, de l’Europe à l’Amérique – à l’époque, il n’y avait pas inquiétude quant à leur impact sur l’environnement.

Lire l’éditorial (en 2017) : Article réservé à nos abonnés Le Musée des Arts de Nantes, un nouveau cocon pour la création

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Intitulé « Les paquebots 1913-1942. Une esthétique transatlantique», coproduite avec deux musées de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et le musée d’art moderne André Malraux du Havre (Seine-Maritime) – MuMa –, qui l’accueille à partir du 5 avril 2025, elle s’attache à montrer comment, avec leur silhouette épurée et leurs lignes géométriques, leur machinerie de pointe, ces vaisseaux, seuls à assurer les liaisons entre les deux continents, ont fasciné les avant-gardes artistiques – futuristes, cubistes, constructivistes, etc. – et a contribué au développement d’une esthétique moderniste internationale.

Les commissaires ont choisi de situer leur présentation entre deux dates clés : 1913, année de l’Armory Show, première grande exposition internationale d’art moderne sur le sol américain qui fit découvrir aux artistes et au public des Etats-Unis l’avant-garde européenne, et 1942. , date de la disparition, dans le port de New York, du fleuron français de l’ingénierie navale, le Normandiecoulé après avoir été en partie détruit par un incendie.

Géométrique dominante

La visite débute par des affiches publicitaires, dans une scénographie élégante, à dominante géométrique, en harmonie avec le sujet, et qui a le mérite de garder le cap, sans s’éparpiller. Dans les années 1920 et 1930, la concurrence est rude pour attirer une clientèle de luxe curieuse de découvrir l’Amérique, et les entreprises font appel à des graphistes de renom. Sur une affiche signée de l’artiste Cassandre (1901-1968), l’arc noir et effilé du Normandiela liaison Le Havre-New York, représentée de face, occupe les trois quarts de l’image ; le vol de quelques mouettes semblables à des virgules donne la mesure du gigantisme de l’édifice. Pour la société Holland America Line et ses Nouveau Étatle même Cassandre continue dans sa veine géométrique mais concentre cette fois son attention sur les manches à air, ces grands tubes aux allures de périscope érigés sur le pont et servant à la ventilation.

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