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Au musée d’Orsay, le peintre Gustave Caillebotte touche le masculin – Libération

Exposition

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Le musée parisien consacre une exposition au regard des peintres de la fin du XIXe siècle sur la figure masculine et nous invite à redécouvrir ces chefs-d’œuvre à travers le prisme trop réducteur des études de genre.

L’homme Caillebotte est nonchalant, droit dans ses bottes. Il a souvent une main dans la poche. C’est un célibataire calme, son costume flottant dans les airs. Mais quel air ? Citadin avant tout, et raréfié. Portant le regard plus que le son, comme si la ville, comme si la vie, même pleine, était vide. Allez le voir à Orsay, en silence et en toute distinction. La réalité est là, dans toute sa fermeté, dans toute son absence. Les femmes aussi, mais pas trop. Ce sont les femmes d’à côté. Ni le chic intelligent de Manet, ni la sensualité épaisse de Renoir, ni le voyeurisme acharné de Degas : du Maupassant lointain et refroidi, sans vulgarité. Le personnage avec une moustache et un haut-de-forme au premier plan de Paris, temps pluvieux (1877) pourrait être Georges Duroy, dit « Bel-Ami », l’antihéros carriériste de l’écrivain. Une femme est à son bras. Autour, d’élégants solitaires, seuls ou à deux, minutieusement disposés sur le terrain, comme au cinéma. Le noir domine. Ils attendent : moteur ! Le cri ne viendra pas.

Les cris furent nombreux pendant la guerre de 1870 et le siège de Paris, deux événements dont le jeune Caillebotte fut acteur et témoin. A l’entrée de l’exposition d’Orsay, à côté d’un célèbre autoportrait capturé

 
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