Pour les Toulonnais, Vincent Courdouan est un peu « leur » peintre préféré. Et c’est l’un de ses tableaux qui sera mis aux enchères à Monaco les 18 et 19 octobre. Un record de prix pourrait y avoir lieu.
« Ce tableau se trouvait auparavant dans le Var et avait été amoureusement conservé dans un domaine viticole de l’ouest du département »explique la maison de ventes monégasque. Lequel? Nul ne le sait, discrétion du vendeur oblige. Cette toile d’une taille exceptionnelle, 2,10 mètres sur 3 mètres, représente la rade de Toulon en 1870. Un témoignage précieux.
Le port et une famille en balade
Au premier plan, on voit une famille marchant parmi les ruines et la colline. Le ciel semble infini et occupe une bonne moitié du tableau, avec de parfaites variations de bleu. Au loin, on aperçoit les montagnes de Toulon. Finalement, le port ne semble pas si grand. Mais elle constitue le point central de l’œuvre. Le regard y est attiré naturellement et oblige le spectateur à s’approcher physiquement du tableau pour mieux en découvrir les détails picturaux.
Surtout, au centre de la toile, un palmier s’élève haut dans le ciel, comme pour briser l’atmosphère paisible du tableau. Les couches de vert et de bleu se succèdent pour donner à l’ensemble une vue gigantesque, d’ouest en est, sur la ville.
Surnommé le « peintre voyageur », Vincent Courdouan vécut de 1810 à 1893. Il ne quitta jamais Toulon (à l’exception de ses études à Paris et de quelques voyages), immortalisant sa ville dans tous ses paysages. Considéré comme le chef de file de l’école provençale de son temps, il peint Toulon pas comme les autres : le quartier du Cap Brun, la Basse Batterie, la corniche du Mourillon, le Fort Saint-Louis… Avec une précision millimétrique.
Prix de départ : 20 000-30 000 euros
Cette immense huile, signée et authentifiée par l’artiste, sera cotée entre 20 000 et 30 000 euros. Il pourrait être vendu le double du prix, tant pour ses qualités artistiques que pour son format maxi.
« C’est unique car, aux enchères, un tableau de Courdouan n’a jamais dépassé les 10 000 euros. Chaque année, nous avons la chance d’en voir passer. Ils se vendent bien mais n’atteignent pas de records de ventes”, » commente Maître Jean Porsin, commissaire-priseur à la maison de ventes de Toulon. « Courdouan était un spécialiste des grands paysages et des marines. Le public l’apprécie.
Pour cette vente d’œuvres d’art et de tableaux anciens, d’argenterie et d’art russe, le Courdouan grand format sera un peu perdu au milieu de toutes les pièces éparses. Mais sa rareté et surtout son format feront sans doute la différence.
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