Un dialogue inattendu entre un peintre du 17ème sièclee siècle et un artiste contemporain au musée de Grenoble, un focus sur laart inuit à Paris, de art de rue sur la Seine… : comme chaque mois, la moisson d’expositions gratuites ne manque pas d’allure ni de diversité.
De quoi confirmer le dynamisme culturel de cette rentrée exceptionnellement riche, dont nous vous avons déjà informé des meilleures sorties culturelles dans toute la France, ainsi que des festivals, des sorties littéraires, de la vie nocturne et des spectacles parisiens. En avant l’art !
Sur la Seine, une exposition XXL de Speedy Graphito
Il est l’un des pionniers du street art en France : Graphito rapidede son vrai nom Olivier Rizzo (né en 1961), s’est échappé de la rue pour se réfugier sur la péniche du Centre d’art urbain flottant Fluctuartamarré dans le 7e quartier de Paris. Le peintre hyperactif, qui compile symboles et figures de la culture populaire dans des compositions colorées intenses, investit le bateau d’une œuvre monumentalele temps d’une fresque urbaine… Et en volumes ! Pour cette œuvre qui joue sur des associations insolites, l’artiste s’amuser avec l’histoire de l’artrévélant – plus ou moins déguisés – des motifs de Johannes Vermeer, Damien Hirst, Diego Vélasquez, Piet Mondrian, Sandro Botticelli ou encore Eugène Delacroix. De quoi orchestrer un petit jeu d’identification avec votre compagnon de visite, et miser sur un verre au bar de la péniche.
Graphito rapide. La grande illusion
Du 19 septembre 2024 au 22 décembre 2024
fluctuart.fr
Fluctuart • Pont des Invalides • Paris
fluctuart.fr
Au Centre culturel canadien, immersion dans l’art inuit
Trop rare en France, leart inuit trouve une place de choix cet automne au Centre culturel canadien. L’institution, située au 8e de Paris, réactive l’une des « grandes réussites de l’histoire du Centre », explique la commissaire Catherine Bédard, une exposition réalisée en 2013 grâce à la collection de Claude Baud et Michel Jacot, et riche en des dizaines d’œuvres sur papier et de sculptures. En plus de reprendre une partie de son accrochage, l’exposition entend célébrer la longévité d’une coopérative d’artistes inuitsétablie depuis 1959 dans le village de Kinngait, mettant l’accent sur sa production exceptionnelle. « Trois générations d’artistes » sont ici représentées, explique Catherine Bédard, couvrant une cinquantaine d’années de création. Un autre artiste complète le panorama : Shuvinai Ashoona (né en 1961) ne fait pas partie de la collection de Claude Baud et Michel Jacot, mais a été remarqué jusqu’à la Biennale de Venise, et « nous fait voir le monde inuit contemporain d’une toute autre manière », soutient le commissaire, en mettant notamment l’accent sur « les vrais problèmes associés à la vie transformée, voire traumatisée, de cette culture. ” Passionnant.
Kinngait, Nunavut. La collection Claude Baud et Michel Jacot
Du 2 octobre 2024 au 17 janvier 2025
canada-culture.org
Canadian Cultural Center • 130 Rue du Faubourg Saint-Honoré • 75008 Paris
canada-culture.org
A l’abbaye de Maubuisson, deux artistes explorent l’invisible
C’est l’un des plus beaux sites du Val-d’Oise : l’abbaye de Maubuisson, habituée des expositions d’art contemporain, a cette fois invité Cécile Beau (né en 1978) et Grégoire Scalabre (né en 1974) pour interagir avec son patrimoine et son paysage. Les deux artistes ne travaillent pas en duo, mais leurs recherches se chevauchent. Diplômée des Beaux-Arts de Tarbes et de Marseille ainsi que du Fresnoy, Cécile Beau aime s’intéresser « aux phénomènes trop lents, trop lointains ou trop discrets pour l’échelle de temps humaine », explique-t-elle, à travers des œuvres où le son et le plastique interagir. Formé aux Beaux-Arts de Dijon et à l’Institut de la Céramique Française de Sèvres, Grégoire Scalabre crée sculptures spectaculaires à partir d’éléments en porcelainequi perdent leurs fonctions utilitaires pour se disperser en atomes de beauté et d’harmonie… Leur dialogue, initié par l’abbaye, s’inscrit dans un intéressant programme d’échanges, de visites dansées et de spectacles.
Below the invisible. Cécile Beau & Grégoire Scalabre
Du 6 octobre 2024 au 23 février 2025
www.valdoise.fr
Maubuisson Abbey • Avenue Richard de Tour • 95310 Saint-Ouen-l’Aumône
www.valdoise.fr
Chez Reiffers Art Initiatives, Ugo Rondinone et mentor Tarek Lakhrissi
Chaque année, depuis 2021, le fonds de dotation Reiffers Art Initiatives offre à un artiste confirmé la possibilité de prendre sous son aile une jeune culture artistique, de un mentorat qui se termine par une exposition-dialogue. Après Rashid Johnson et Kenny Dunkan, Kehinde Wiley et Alexandre Diop, et Lorna Simpson et Gaëlle Choisne, cet automne est toujours formidable Ugo Rondinone (né en 1964) et Tarek Lakhrissi (né en 1992). Un duo prometteur, raconte avec enthousiasme Thibaut Wychowanok, directeur artistique de Reiffers Art Initiatives : « Avec ses œuvres impressionnantes, colorées et particulièrement attractives, Ugo Rondinone parvient à capter notre attention pour nous emmener dans de fascinantes méditations sur le cycle de la vie, la nature et les monde, entre enchantement et mélancolie. Tarek Lakhrissi partage avec son mentor la même capacité à attirer l’attention avec des formes attrayantes beaucoup plus complexes ou tordues qu’il n’y paraît. Comme lui, il explore tous les médiums dans un vaste labyrinthe de propositions. Surtout, tous deux ont en commun un vision éminemment poétique du monde et un sens aigu de l’installation et de l’espace. » A découvrir lors de la grande semaine de l’art contemporain.
Tarek Lakhrissi et Ugo Rondinone
Du 15 octobre 2024 au 16 novembre 2024
www.reiffersartinitiatives.com
Centre d’Art Reiffers • 30 Rue des Acacias • 75017 Paris
www.reiffersartinitiatives.com
Au musée de Grenoble, un dialogue inattendu entre Philippe de Champaigne et Pierre Buraglio
Mon premier est l’une des figures les plus importantes de la peinture française du XVIIème sièclee siècle ; mon second, artiste contemporain, expérimentateur compulsif proche dans les années 1960 du groupe Supports/Surfaces. Pour la toute première fois, le musée de Grenoble (qui a récemment changé de directeur, Guy Tosatto ayant cédé sa place à Sébastien Gökalp) orchestre un rencontre entre un artiste classique et un plasticien vivantet déplace ses collections permanentes. Invité à passer l’été au musée, Pierre Buraglio (né en 1939) dessinait ainsi devant les toiles de Philippe de Champaigne (1602-1674). Ces œuvres très récentes seront présentées à la suite d’un riche parcours de neuf tableaux du portraitiste de Richelieu – dont un magnifique Saint Jean-Baptiste (vers 1656) – et une quarantaine de dessins du XVIIee century, signed Charles Le Brun (1619–1690) or Laurent de La Hyre (1606–1656).
Grace and silence. Around Philippe de Champaigne (1602 – 1674)
Du 19 octobre 2024 au 12 janvier 2025
www.museedegrenoble.fr
Grenoble Museum • 5 Place de Lavalette • 38000 Grenoble
www.museedegrenoble.fr
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