Le bel été de la fondation Luma à Arles
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Le bel été de la fondation Luma à Arles

La Fondation Luma à Arles présente une dizaine de projets, offrant une vision multiple et spectaculaire de l'art.

Plus que jamais, la Fondation Luma d'Arles est la destination des amateurs d'art contemporain, avec une foule de propositions vertigineuses. Entre une descente sur le toboggan de Carsten Höller, une pause sur les pelouses ou un verre à l'ombre de l'installation de Rirkrit Tiravanija, la programmation estivale peut à elle seule remplir une journée !

L’artiste thaïlandais Rirkrit Tiravanija est à juste titre à l’honneur avec la rétrospective « A lot of people ». Fidèle à la pensée de Warhol selon laquelle tout ce qui est bien fait peut être considéré comme de l’art, l’artiste s’est fait connaître dans les années 1990 avec des œuvres culinaires. L’exposition s’organise autour d’installations à la fois politiques, vivantes et participatives, questionnant la démocratie, la consommation, la communication, les mouvements de contestation en mobilisant l’esthétique, les situations éphémères, l’histoire de l’art, le maniement du wok ou la saveur du café turc. Le sujet est parfois complexe, mais l’accrochage offre au visiteur une proximité qui lui permet d’entrer en relation avec « une autre notion de culture » recherché par l'artiste.

Installations participatives

Plus accessible est la proposition du duo hollandais Drift, qui envahit la galerie principale de la tour avec deux installations interactives spectaculaires. Quand l’algorithme devient moyen d’expression, les pixels deviennent des clins d’œil aux touches disséminées par Van Gogh sur ses toiles… Avec Nature codéeun écran géant suscite l'émerveillement avec une image générée selon les mouvements des visiteurs, évoquant des bancs de poissons ou le vol des oiseaux. Des esprits qui murmurentle visiteur déambule parmi un essaim de blocs rectangulaires qui se déplacent, enveloppent, suivent, accompagnent les pas des visiteurs.

Le point de vue du cinéaste Joel Coen sur le travail du photographe Lee Friedlander.

Parmi les autres propositions, on trouve le cinéaste Joel Coen, co-réalisateur de son film Ethan de Fargo ou de Le grand Lebovskipropose une variation sur le travail photographique de Lee Friedlander. Dans un noir et blanc sobre, les images révèlent les liens qui unissent les regards, jouant avec les effets miroir, les reflets, les fragmentations pour une série d’histoires étranges et décalées.

Le commissaire star Hans-Ulrich Obrist poursuit son exploration de l'œuvre de ses aînés en revisitant la carrière de Gustav Meztger, né à Nuremberg en 1926 et décédé à Londres en 2017. L'exposition propose une immersion vertigineuse au cœur des archives de l'artiste, pour une réflexion sur la place des images et les cicatrices laissées par les drames du XXe siècle. Sa série Photographies historiques est particulièrement impressionnante, mobilisant le corps du visiteur pour redécouvrir des épisodes tragiques. Ainsi, le curieux doit plonger sous une grande couverture pour redécouvrir en rampant l'image de l'Anchluss, l'invasion de l'Autriche par Hitler.

Artistes historiques

Ce circuit vous propose de garder le meilleur pour la fin, avec deux sommets au choix. Histoireplace à l'immense artiste américaine Judy Chicago, figure du féminisme des années 1970. Adepte de Sculptures de fumée À partir de bombes fumigènes, l’artiste plasticienne a créé une œuvre spécialement pour Arles pour le vernissage. Avec beaucoup de douceur, l’artiste subvertit les codes autoritaires du minimalisme, leur offrant une nouvelle dimension poétique. Cette légèreté élégante, fragile, attentive à l’humain et à la nature se retrouve au cœur de l’œuvre. Chambre des plumesvous invitant à vous immerger dans la blancheur d'une chambre de plumes.

Judy Chicago subvertit doucement les codes autoritaires du minimalisme.

L’autre exposition monumentale est consacrée au Sud-Africain William Kentridge, également connu pour ses productions d’opéra. Et en effet, l’artiste plasticien maîtrise l’espace comme peu de ses contemporains. Sur plus de 30 mètres, les figures joyeusement macabres de Jouez la danse plus doucementen alternance avec les fantômes de l'histoire africaine et soviétique Oh croire en un autre mondeMêlant dessin, décor, sculpture, théâtre et installation, William Kentridge emmène le visiteur dans un voyage à travers son univers où se mêlent de manière vertigineuse allusions aux grandes avant-gardes et luttes politiques pour la liberté.

Luma Foundation, Parc des Ateliers, Arles. €15, €9, free under 16s. Reservations luma.org
 
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