« Franchement, même à 8 000 km, je n’ai pas vu de différence avec un patient que j’opère à 1 m de moi. » Mi-septembre dernier, le docteur Richard Gaston a retiré en douce le cancer de la prostate d’un patient bordelais (Gironde). Sauf que son patient a été hospitalisé à… Pékin, en Chine ! Deux mois plus tard, record battu en sens inverse : le chirurgien urologue franco-marocain Youness Ahallal part à Shanghai pour réaliser la même opération sur un patient… à Casablanca, à plus de 11 000 km. « Nous souhaitons développer la chirurgie robotisée à distance en Afrique, et pour cela il fallait tester le dispositif sur une distance très importante », précise le praticien, qui exerce à temps partiel au CHU de Nice (Alpes-Maritimes).
Dans les deux cas, le patient a « bien » opéré. Ces deux succès sont la partie émergée d’un phénomène bien plus vaste : le développement de la chirurgie à distance ces dernières années. De nombreux hôpitaux français sont déjà équipés de robots chirurgicaux, mais pour intervenir sur place. «On peut désormais envisager d’opérer un patient n’importe où sur la terre par un chirurgien ailleurs», estime Richard Gaston.