A Bruxelles, le Pavillon chinois se dresse fièrement, bien qu’un peu décrépit. Ce bâtiment intrigant est fermé et abandonné depuis plus de dix ans. Quelle architecture cache-t-il en lui ? Existe-t-il une solution pour éviter qu’il ne tombe complètement en ruine ?
A deux pas du château de Laeken, un joyau de l’histoire belge se décrépit silencieusement : le Pavillon chinois n’a plus sa splendeur d’antan. Mais que se cache-t-il derrière ses murs ?
“Nous sommes ici au rez-de-chaussée du Pavillon chinois (…). Pourquoi un palais chinois ? Parce que comme vous pouvez le voir, c’est un bâtiment magique, c’est un bâtiment précieux, c’est un bâtiment merveilleux», raconte Diane Hennebert, passionnée d’architecture et d’art.
Un pavillon asiatique à Bruxelles fut l’idée surprenante du roi Léopold II en 1900. Si la façade a été construite à Shanghai, c’est un architecte français, Alexandre Marcel, qui s’est chargé des intérieurs. “C’est un bâtiment très éclectique, très singulier, unique en son genre. C’est un bâtiment qui mélange beaucoup de styles différents, les styles du 18ème siècle, les styles du 19ème siècle, le style Art Nouveau aussi. Ce qui est intéressant c’est qu’ils ont imprimé ici le goût de l’époque pour la Chinoiserie“, le dernier.
Un bâtiment qui n’est plus habité, aimé, entretenu, est un bâtiment qui meurt
Au départ, le roi Léopold II souhaitait en faire un restaurant de luxe… Le pavillon servira à terme de musée. En 2013, il ferme finalement ses portes au public pour des raisons de sécurité : ses balcons risquent de s’effondrer. Diane Hennebert s’indigne : «Lorsqu’on a un problème de stabilité comme celui-là, l’idéal serait de le restaurer directement, de le réparer. D’autant qu’au début des années 1990, une phase très importante de travaux de restauration venait de s’achever. Franchement, il n’y avait aucune raison de fermer ce bâtiment aussi radicalement, et certainement pour aussi longtemps.« .
Au fil des hivers et des tempêtes, le Pavillon chinois prend l’eau. Ses fresques tombent en morceaux. “Un bâtiment vide, un bâtiment qui n’est plus chauffé, un bâtiment qui n’est plus habité, aimé, entretenu, est un bâtiment qui meurt. Pourquoi laisse-t-on mourir des bâtiments comme celui-ci en Belgique ? Je ne peux pas l’accepter, je ne peux pas le comprendre», s’inquiète encore le passionné.
“Une catastrophe”
Le pavillon appartient à la Donation Royale, il est géré par la Régie des Bâtiments. Pourquoi laisser un joyau patrimonial se détériorer ainsi ? Certains travaux sont simplement une priorité. “Nous avons fait des travaux en 2021 pour vraiment soigner la toiture, l’étanchéité, les balcons. Beaucoup de travail a déjà été réalisé en urgence. Il faut savoir que les Musées royaux d’Art et d’Histoire ont décidé de ne plus s’intéresser aux bâtiments à partir de 2023. Pour nous, cela a aussi un impact sur notre fonctionnement.“, explains Sylvie Decracker, spokesperson for the Régie des Bâtiments.
Ce bâtiment, dont nous pouvons être extrêmement fiers, finira par disparaître
Pour sauver ces trésors et enfin lancer des travaux de rénovation, Diane a créé une association à but non lucratif. Il s’appuie notamment sur des fonds privés, mais le gardien du pavillon est suspendu à une validation finale en Conseil des ministres : «Si cela n’est pas fait rapidement, je considérerai que c’est une catastrophe, que c’est de l’irresponsabilité et que ce bâtiment, en continuant à le laisser se détériorer, ce bâtiment dont nous pouvons être extrêmement fiers finira par disparaître.« .
Coût estimé des rénovations du Pavillon chinois : 6 millions d’euros. Chaque année, il faut ajouter un million à la facture.
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