Les architectes des bâtiments en France (ABF) souffrent »surcharge administrative« . C’est ce que souligne un rapport adopté en octobre 2024 et résumant les travaux d’une mission sénatoriale d’information sur le périmètre d’intervention et les compétences des ABF. La France ne compte que 189 ABF, qui émettent, en moyenne, 13 décisions par jour.
Chaque année, près de 150 000 conseils en avant-projet sont dispensés par les ABF, et 500 000 autorisations de travaux bénéficient de leur expertise (dont 200 000 soumises à leur accord), selon l’Association nationale des architectes du bâtiment de France (ANABF). Son président, Fabien Sénéchal, nous décrit les conditions, parfois alarmantes, dans lesquelles travaillent ces professionnels.
Batiactu : Le Sénat a réalisé une mission d’information sur le périmètre d’intervention et les compétences des architectes des bâtiments en France (ABF), qui s’est achevée le 3 octobre 2024. On estime que sur 40% du territoire, il n’existe qu’un seul ABF par département en France. Pensez-vous qu’il y en a trop peu ?
Fabien Sénéchal: Oui, c’est ce que nous avons exprimé lors des différentes auditions de la commission d’information. Nos services manquent de personnel. Il manque dans nos services des architectes des bâtiments français, des techniciens et des ingénieurs pour réaliser nos travaux dans des conditions correctes. Cela crée de fortes tensions entre les personnels d’accueil du service public, les techniciens et les ABF et entraîne plusieurs conséquences.
Il faut d’abord rappeler que nous sommes de petits ministères, souvent composés de cinq à six personnes. L’engagement et le sens du service public des agents sont très forts. Comme dans le secteur de la santé, ce sont des personnes motivées et engagées. La charge de travail et le manque de personnel mettent les services en difficulté. Le sujet est très important. Cela concerne la santé de nos collaborateurs.
Les délais de traitement des dossiers finissent par s’allonger.
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