A l’heure où les images circulent rapidement sur des plateformes en constante évolution, la question du droit d’auteur est essentielle pour les photographes. Mais comment protéger vos œuvres ? Comment faire valoir vos droits ? Et d’abord, qu’est-ce que c’est ? A l’occasion de la campagne d’automne pour le versement de droits d’auteur aux artistes adhérents par l’ADAGP, tour d’horizon sur les droits des photographes et comment percevoir une juste rémunération pour leur travail.
Peu connus et pourtant au cœur de la profession, les droits d’auteur des photographes reposent sur deux piliers : le droit moral et le droit patrimonial qui permettent aux uns de protéger l’intégrité des œuvres, et aux autres de contrôler l’usage des images et de percevoir une rémunération.
Chaque photographe bénéficie avant tout d’un droit moral inaliénable et incessible, incessible et invendable. Ils protègent les images et le lien indéfectible avec leur créateur. Parmi eux, le droit au respect de l’intégrité de l’œuvre implique que le photographe peut à tout moment s’opposer à toute modification, déformation ou altération d’une photographie qui pourrait la déformer. Mais aussi le droit à la paternité qui permet d’être reconnu comme l’auteur d’une image. Concrètement : à chaque fois qu’une photographie est utilisée, le nom du photographe doit lui être associé.
Le droit de propriété, piliers de la rémunération
Le droit de propriété est l’un des fondements de la rémunération des photographes. Ils permettent de contrôler la reproduction et la diffusion des images. Ils regroupent le droit de reproduction, qui concerne les utilisations physiques (livre, journal, carte postale, etc.), le droit de représentation (communication de l’œuvre au public, directement ou indirectement, par exemple sur un site internet), le droit de suite. qui permet à l’auteur de percevoir un pourcentage sur le prix de revente de ses œuvres lorsqu’un professionnel du marché de l’art intervient, et des droits collectifs qui couvrent certaines utilisations des œuvres pour lesquelles, pour des raisons pratiques ou en raison d’un usage massif excessif, une gestion individuelle n’est pas possible. .
Pouvant être concédés (dans une limite de temps, de lieu, de répartition) à des tiers par le biais de transferts de droits, les droits économiques constituent la base du pouvoir de négociation. Stéphanie de Roquefeuil, du Syndicat des Photographes Professionnels (UPP), le rappelle également sur le site ellesfontla.culture.gouv.fr quoi « C’est cette cession de droits qui constitue, pour la plupart des photographes, la principale Source de revenus. […] Il est courant d’entendre les radiodiffuseurs dire qu’il faut leur donner les droits gratuitement car « cela vous donnera de la visibilité ». Vous devez invalider cet argument immédiatement. Résister. Votre travail a de la valeur.
Confiez la gestion de vos droits pour assurer leur respect
La gestion des utilisations de ses œuvres et des droits d’auteur associés est essentielle pour que le photographe puisse percevoir une rémunération de l’exploitation de ses photographies. C’est notamment dans ce contexte que les organismes de gestion collective (OGC), comme l’ADAGP, jouent le rôle d’intermédiaires nécessaires en mutualisant la gestion des droits et en contrôlant l’exploitation des photographies.
En adhérant et en déclarant ses publications à l’ADAGP, le photographe s’assure que chaque utilisation de ses photographies, y compris à l’international, est enregistrée et rémunérée. Au 31 mai 2024, l’ADAGP a conclu des conventions avec 332 institutions culturelles, 88 titres de presse et près de 300 chaînes TV en France mais aussi dans le monde grâce à un réseau de 55 sociétés d’auteurs internationales. .
L’un des principaux défis pour les photographes qui adhèrent à une OGC comme l’ADAGP, notamment ceux travaillant avec une agence gérant leurs droits de reproduction et de représentation, est de collecter les droits collectifs. Ces dernières couvrent les utilisations indirectes ou dérivées pour lesquelles une gestion individuelle des droits n’est pas possible : reprographie (photocopie), droits de prêt en bibliothèque, retransmission par câble, satellite et ADSL (programmes télévisés), rémunération pour copie privée (photographies d’œuvres du public en expositions, captures d’écran, etc.) et utilisations pédagogiques.
En tant que photographe, il est ainsi possible de confier l’intégralité de la gestion de vos droits patrimoniaux (droits de reproduction et de représentation, droits collectifs et droit de suite) à l’ADAGP, ou uniquement la gestion de vos droits collectifs.
L’adhésion à l’ADAGP (sous forme de part de 15,24 € acquise lors de l’adhésion) permet ainsi de confier la gestion de vos droits à des professionnels du droit d’auteur, mais aussi de bénéficier de dispositifs d’accompagnement (bourses, résidences, dotations) et d’avoir accès à conseils juridiques et ateliers de formation professionnelle.
Plus d’informations :