À Greenwich Village, une maison de ville au luxe raffiné

C’est l’essence même de la maison de ville de Greenwich Village, l’un des quartiers les plus prisés de Manhattan. Solide et pragmatique, elle se distingue par son caractère sans ostentation ni artifice. Ses cinq étages accueillent un élégant séjour et cinq chambres, ainsi que des terrasses et un jardin. C’est le type de résidence dont les New-Yorkais rêvent depuis des générations. A l’intérieur, la maison révèle de bonnes et de mauvaises surprises. Construit en 1830, il a vu presque tous ses détails d’époque disparaître au profit de vastes espaces agrémentés d’armoires et de moulures blanches.

La façade de la maison date de 1830. L’architecte Eric Sheffield et le constructeur Regele Builders ont également participé à la rénovation. Peintures (Benjamin Moore).

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

Sur la terrasse du jardin, autour d’une cheminée en métal avec rangement intégré pour le bois, un canapé en demi-cercle aux fines armatures métalliques.

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

Les nouveaux propriétaires, une famille établie sur la côte Ouest, étaient confrontés à un dilemme : « Nous voulions préserver l’histoire de la maison », explique l’épouse, « mais avec cinq enfants et un chien, la fonctionnalité était également essentielle. » Sur les conseils d’un courtier immobilier, le couple a décidé de faire appel à l’agence Ashe Leandro. Réputés pour leur sensibilité à l’histoire, Ariel Ashe et Reinaldo Leandro insufflent à chacun de leurs projets une élégance raffinée et un luxe discret, comme en témoignent leurs récents travaux, Ashe Leandro : Architecture + Intérieurs (éditions Rizzoli).

Dans la bibliothèque lambrissée qui sépare le salon et la salle à manger, sur une table de Charlotte Perriand, une lampe Série 3 E de Christopher Baker (Galerie Dobrinka Salzman). Autour, chaises de Pierre Jeanneret. Au mur, une œuvre de Hayal Pozanti.

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

Les propriétaires possédaient déjà une impressionnante collection d’œuvres d’art et de meubles, notamment des peintures d’Alice Neel, une console brutaliste de Paul Evans et des chaises originales de Pierre Jeanneret de Chandigarh. « La maison était en mauvais état, se souvient Ariel Ashe. Mais la collection exceptionnelle des clients nous a convaincus de nous lancer dans le projet. » Et Reinaldo Leandro a ajouté : « L’objectif était de redonner à la structure son style fédéral et de restaurer les détails historiques manquants. Mais il restait si peu d’éléments d’origine qu’une rénovation complète était nécessaire. » l’architecte Eric Sheffield, le duo a reconfiguré l’arrière de la maison en incorporant de grandes baies vitrées, en reproduisant la fenêtre du coin cuisine à l’étage supérieur et en peignant la brique en blanc pour maximiser la lumière naturelle.

Dans la salle à manger autour d'une table de Charlotte Perriand et de chaises de Pierre Jeanneret. Contre le tapis mural...

Dans la salle à manger, autour d’une table de Charlotte Perriand, des chaises de Pierre Jeanneret. Contre le mur recouvert de lin imprimé (Watts 1874), un buffet Sculpture Devant par Paul Evans. Ci-dessus, un tirage à la gélatine argentique de Seydou Keïta et une applique (Charles Zana). Suspension (Stilnovo).

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

salon d'une maison à Greenwich Village avec cheminée beige

Dans le séjour, entre un canapé et un fauteuil d’époque, une table basse Trifolium d’Etienne Marc (Nilufar), comme les chaises d’appoint placées de part et d’autre de la cheminée. Au mur, un tableau d’Alice Neel. Lustre à sept branches Flore de Sophie Lou Jacobsen (En commun avec).

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

Le vaste jardin, aménagé par Brook Landscape, comprend un foyer, une cuisine extérieure et une glycine luxuriante. Les pièces intérieures ne sont pas très grandes, mais ce qui pourrait être considéré comme un inconvénient devient une force entre les mains d’Ashe Leandro. Chaque espace se transforme en une oasis de sérénité, de confort et de détails raffinés.

Le défi d’apporter de la lumière au cœur du rez-de-chaussée – un problème commun aux maisons donnant sur les canaux d’Amsterdam ainsi qu’aux lofts de Greenwich Village et de SoHo – a été résolu en acceptant l’atmosphère ombragée et en intégrant une petite bibliothèque entre le salon et la lumière du soleil. salle à manger. Lambris de chêne blanc scié sur quartier, cette bibliothèque, bien que modeste avec ses trois fauteuils club danois et son minuscule bureau, est à la fois esthétique et accueillante.

Dans la chambre principale de chaque côté d'un lit sur mesure, des tables de chevet de Louise Liljencrantz avec des lampes...

Dans la chambre principale, de part et d’autre d’un lit sur mesure, des tables de chevet de Louise Liljencrantz avec des lampes suédoises des années 30 (Galerie BAC). Devant, une commode en chêne français n°184 (Ruemmler) et un banc de Max Lamb.

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

Dans la salle de bain des enfants au dessus d'une double vasque, des armoires à pharmacie sur mesure et une paire...

Dans la salle de bain des enfants, au-dessus d’un double lavabo (The Water Monopoly), des armoires à pharmacie sur mesure et une paire d’appliques, 1960, de Gino Sarfatti (Arteluce). Aux murs, carrelage noir et blanc (Exquisite Surfaces).

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

La palette de couleurs atypique a été choisie dès le début du projet : rouge foncé, bleu vénitien, sang de bœuf et un jaune indéfini oscillant entre moutarde et miel profond pour la salle de jeux. ” J’adore la couleur et les espaces blancs me semblent monotones, confie la maman. Nous voulions que chaque pièce ait son propre caractère, tout en gardant une certaine originalité sans tomber dans l’excès. »précise Reinaldo Leandro. Pour maximiser la fluidité, Ariel Ashe explique : « Nous avons décidé de ne pas attribuer de chambres fixes aux enfants. Au lieu de cela, les zones de couchage sont aménagées selon les besoins, avec des portes coulissantes qui permettent d’ouvrir ou de fermer les espaces. » Les inquiétudes du mari concernant le bruit dans une maison très fréquentée – voire parfois chaotique ! – ont été pris en considération grâce à l’installation de murs tapissés dans la salle à manger et la chambre principale. Les poutres récupérées lors de la rénovation définissent l’espace haut de plafond.

Dans la salle de jeux, un canapé sur mesure recouvert de lin par Manuel Canovas, à droite, la lanterne Akari d'Isamu Noguchi....

Dans la salle de jeux, un canapé sur mesure recouvert de lin par Manuel Canovas ; à droite, la lanterne Akari par Isamu Noguchi. Au mur, une tapisserie de Jean Lurçat. Tapis personnalisé (Studio Four NYC).

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

Devant le foyer du salon de la chambre principale, un pouf sur mesure, deux fauteuils de Pierre Jeanneret et un...

Devant le foyer du salon de la chambre principale, un pouf sur mesure, deux fauteuils Pierre Jeanneret et une table en acier (Cal Summers Level). Au-dessus de la cheminée décorée d’azulejos portugais du XIXe siècle, un panneau métallique de Jean Prouvé. Corbeille et bibliothèque de Pierre Jeanneret.

Réalisé par Ian Carr — Photos Adrian Gaut

Même le rez-de-chaussée a bénéficié d’une rénovation de luxe, avec un nouveau sol en granit et la création d’un appartement discret avec sa propre entrée ainsi que de nombreux rangements. Le point fort de cet étage ? Un séjour spacieux, agrémenté de portes vitrées ouvrant sur le jardin. Cette salle comprend un canapé de belle facture, une tapisserie Jean Lurçat, un bar, une cave à vin et même une machine à pop-corn, ce qui en fait le cadre idéal pour des soirées cinéma en famille.

 
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